• Astrobiologie: le fait que des bactéries méthanogènes puissent vivre dans des conditions proches de celles régnant sur Mars suggère qu'aujourd'hui on pourrait y détecter de la vie!____¤201701

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Low Pressure Tolerance by Methanogens in an Aqueous Environment: Implications for Subsurface Life on Mars» sont publiés dans la revue Origins of Life and Evolution of Biospheres, a permis de montrer la capacité de quatre espèces de bactéries méthanogènes terrestres à survivre dans un environnement proche de celui qui règne sur Mars.

     

    Rappelons tout d'abord que «la découverte de traces de méthane dans l'atmosphère de Mars en 2004 a renouvelé les spéculations sur la présence de la vie sur la planète rouge», car, comme «ce gaz ne devrait pas subsister longtemps dans l'atmosphère martienne», une hypothèse avancée pour expliquer sa présence est l'existence de micro-organismes, «des cousins des méthanogènes terrestres», qui le produiraient.

     

    Les méthanogènes terrestres «sont des archées qui peuvent prospérer dans des environnements extrêmes comme les déserts, les glaces du Groenland et même les geysers et les évents hydrothermaux». Leur source d'énergie est le gaz carbonique (CO2) et l'hydrogène «car ce ne sont pas des organismes photoautotrophes (effectuant la photosynthèse)», mais des chimiotrophes: «anaérobies, ils sont donc capables de prospérer dans des milieux anoxiques, sans oxygène, et dépourvus de matière organique».

     

    Du fait que Mars, «au début de son histoire», était plus accueillante qu'aujourd'hui, «avec de vastes étendues d'eau liquide et un volcanisme actif, à l'instar de la jeune Terre», la vie aurait «très bien pu y apparaître et prendre le temps de s'adapter à des conditions devenant lentement de plus en plus difficiles»: ainsi, «tout comme des méthanogènes terrestres existent dans le sol, et même à grande profondeur dans les roches, certains descendants des premiers micro-organismes martiens similaires pourraient encore exister, et cela peut-être au voisinage des volcans martiens» de sorte que «ce serait leur activité productrice de méthane qui serait détectée aujourd'hui par les sondes martiennes».

     

    Partant de cette idée, l'étude ici présentée a testé durant un an quatre espèces de bactéries méthanogènes terrestres dans un environnement correspondant à celui régnant juste sous la surface de Mars pour déterminer si elles pouvaient y survivre. Les bactéries sélectionnées étaient Methanothermobacter wolfeii, Methanobacterium formicicum, Methanococcus maripaludis et Methanosarcina barkeri («les deux premières sont respectivement un hyperthermophile et un thermophile», qui, lors d'expériences effectuées il y a quelques années, avaient montré leurs capacités à «survivre à des cycles avec des températures de congélation et de décongélation martiennes»).

     

    Les tests ont été menés dans des tubes où avait «été reconstitué l'équivalent d'un sol martien avec un aquifère sous la surface et un dégagement d'hydrogène», des températures «au-dessus du point de congélation» et «des pressions comparables à celle de l'atmosphère de Mars, à savoir entre un centième et un millième de celle de la Terre» («sous de si faibles pressions, même proche de 0 °C, l'eau s'évapore rapidement»).

     

    Comme il a été constaté que «tous les organismes ont survécu à des expositions et des pressions aussi basses que six millièmes de celle de l'atmosphère terrestre, au terme d'une durée variant de 3 à 21 jours», il est envisagé de répéter ces «expériences à des températures encore plus basses, de l'ordre de celle existant sur Mars (elles peuvent descendre jusqu'à -100 °C), afin de s'approcher encore plus près des conditions réelles régnant sur la planète rouge».

     

     


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