• Astrobiologie: une partie du méthane détecté sur Encelade pourrait être produit par des archées méthanogènes ou plutôt des formes de vie qui auraient le même métabolisme!____¤201803

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Biological methane production under putative Enceladus-like conditions» sont publiés dans la revue Nature Communications, aboutit à la conclusion qu'une partie du méthane détecté sur Encelade pourrait être produit par des archées méthanogènes ou plutôt par des formes de vie qui auraient le même métabolisme.

     

    Rappelons tout d'abord qu'Encelade, «située dans la banlieue de Saturne, donc dix fois plus loin du Soleil que la Terre», est «une petite boule de glace» de «seulement 500 kilomètres de diamètre» sur laquelle ont été découverts en 2005, grâce à la sonde Cassini, des geysers. Les données de cette sonde suggèrent que cet astre «abrite un océan global d'eau liquide» et même qu'il a en son sein des sources hydrothermales.

     

    Comme la sonde Cassini a détecté du méthane (CH4) dans les panaches des geysers, «au milieu d'autres molécules organiques», la question se pose de savoir si ce méthane est d'origine biologique ou d'origine géophysique. C'est pour y répondre que l'étude ici présentée a suivi le comportement de micro-organismes d'origine terrestres soumis aux conditions présumées régner à l'intérieur d'Encelade.

     

    Concrètement, l'environnement à l'intérieur d'Encelade a été reproduit en laboratoire «dans des flacons emplis de composés inorganiques, d'hydrogène, de dioxyde de carbone» afin «d'y confronter durant plusieurs années des microbes à différentes températures (entre 0 et 100 °C) et pressions (jusqu'à 50 atmosphères terrestres).

     

    Au bout du compte, l'un de ces microbes vivant «autour de sources hydrothermales au large d'Okinawa, à quelque 1.000 mètres de profondeur», Methanothermococcus okinawensis, qui est une archée méthanogène (combinant hydrogène et CO2 et rejetant du méthane), a passé «les tests avec succès et même dans les conditions des plus hautes pressions testées».

     

    Comme l'étude a «calculé que les réactions chimiques entre le noyau rocheux et l'océan par un processus de serpentinisation pourraient fournir suffisamment d'hydrogène moléculaire (H2) pour faire vivre ces archées», les méthanogènes apparaissent être «de très bonnes candidates pour vivre sur Encelade» et «l'endroit le plus propice à leur développement» semble être le plancher océanique.

     

    Soulignons pour finir que cette étude est seulement un « premier pas pour montrer expérimentalement que les méthanogènes peuvent effectivement vivre dans les conditions attendues sur Encelade», mais, en fait, si la vie existe sur Encelade, «il est peu probable qu'elle soit très semblable à la Terre, à moins que l'origine de ces formes de vie ne provienne d'une source commune en dehors du Système solaire, ce qui est hautement improbable»,

     

     


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