Une étude, dont les résultats intitulés «Dynamical Evidence for a Late Formation of Saturn's Moons» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, suggère à partir de la modélisation de la mécanique céleste des lunes glacées de Saturne, que les anneaux de cette planète se seraient formés relativement récemment.

Cette modélisation, qui avait été entreprise pour «reconstituer l’histoire des lunes de Saturne», a fait apparaître à la suite des simulations effectuées que «les orbites de Téthys, Dioné et Rhéa auraient dû être passablement modifiées... sauf si elles existent depuis peu de temps à l’échelle de l’histoire du Système solaire». Pour dater ce moment, il a été fait appel à «la quantité d’énergie nécessaire pour alimenter l’activité d’Encelade», en supposant «que les geysers qui en sont l’expression la plus manifeste résultent, tout comme les volcans de Io, du chauffage de la lune par les forces de marée».

L'estimation de cette quantité d'énergie a conduit «à la conclusion qu’à l’exception de Titan et Japet, plus lointaines, ces lunes glacées ne devraient avoir subi d’effets de marée et de perturbations gravitationnelles que depuis cent millions d’années tout au plus», autrement dit ces lunes n’auraient «commencé leurs orbites autour de Saturne qu'à cette époque».

Comme, selon l'étude, «il est raisonnable de penser que Thétis, Dionée et Rhéa seraient nées en même temps que les anneaux de Saturne», à partir «des débris laissés par d’autres lunes que les perturbations gravitationnelles auraient conduites à entrer en collision ou à trop s’approcher de la géante», il en résulte que «les anneaux de Saturne ne seraient pas aussi anciens que la planète, comme certains le pensent».