Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters et sont également disponibles sur arxiv.org, a permis de découvrir que la galaxie spirale Messier 106, «située à environ 23,5 millions d’années-lumière du Système solaire, en direction de la constellation des Chiens de chasse (non loin des pattes arrière de la Grande Ourse)», se vide «peu à peu de sa matière première essentielle à la formation de nouvelles étoiles» et pourrait changer de catégorie d'ici à 300 millions d'années pour devenir une galaxie lenticulaire plus stérile.

C'est l'analyse des impressionnantes extensions de gaz chauffées à plusieurs millions de degrés qui résulte des jets énergétiques du trou noir supermassif caché au centre de cette galaxie d’environ 30.000 années-lumière de diamètre, également nommée NGC 4258, qui conduit à cette conclusion.

Plus précisément, «les cartographies réalisées dans l’infrarouge par les télescopes spatiaux Spitzer et Herschel» ont fait apparaître «que les deux tiers de ses réserves ont d’ores et déjà été éjectées vers l’extérieur» et, dans les parties internes des deux extensions produites, «la masse des gaz réchauffés jusqu’à près de 1.000 °C par les ondes de choc» a été évaluée «à quelque 10 millions de fois celle de notre soleil».

De plus, un lien a été établi «entre les régions ardentes (étudiées dans le rayonnement X par le télescope spatial Chandra) chauffées à plusieurs millions de degrés et celles, plus denses, de l’hydrogène moléculaire luisant dans l’infrarouge».

Ainsi, en raison de cette évasion massive de gaz moléculaire, le taux de natalité des étoiles dans cette galaxie est actuellement estimé «à seulement 0,08 masse solaire par an», ce qui suggère qu'à terme (300 millions d’années) ce processus devrait «transformer la galaxie spirale Messier 106 en galaxie lenticulaire, appauvrie en matière première pour former des étoiles».