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Astrophysique: autour d'une naine blanche a été observé ce qui ressemble à un reste de planète!____¤201904
Une étude, dont les résultats intitulés «A planetesimal orbiting within the debris disc around a white dwarf star» sont publiés dans la revue Science, a permis de découvrir, autour d'une naine blanche, ce qui ressemble à un reste de planète, car une longue traînée de gaz s'étire du corps fumant le long de son orbite, très proche de cette étoile, située à 410 années-lumière environ de la Terre.
La naine blanche en question, immatriculée SDSS J122859.93+104032.9 (*), fut dans le passé deux fois plus massive que la nôtre. Avant de s'affaisser pour devenir une «boule ardente et très dense (70 % de la masse du Soleil comprimée dans une sphère de la taille de la Terre)», cette étoile «était une géante rouge qui a bousculé tout ce qui était (et est encore) en orbite autour d'elle durant des milliards d'années».
Si, aujourd'hui, «autour de SDSS J122859.93+104032.9, tout est fini ou presque», puisque bien que «l'astre va encore briller longtemps» («un sort que connaîtra aussi notre Soleil, mais dans cinq ou six milliards d'années»), autour de la naine blanche «c'est un champ de ruines».
Pour sa part, l'étude ici présentée rapporte l'observation, «avec un spectroscope au Gran Telescopio Canarias à La Palma», de ce qui semble le reste d'une ancienne planète, qui «se signale par un long sillon de gaz dans le disque de débris riche en fer, en magnésium, en silicium et en oxygène (autant d'ingrédients que l'on retrouve dans les planètes rocheuses)». Selon cette étude, cette traînée émane soit «du résidu de la planète 'en flamme', soit de sa collision avec de petits fragments sur son orbite».
Ce planétésimal, qui «pourrait être aussi gros que Vesta ou Cérès, les deux plus gros corps de la ceinture d'astéroïdes (sa taille minimum serait de un kilomètre et, au maximum, de quelques centaines de kilomètres)», ne met «que deux heures pour faire le tour de son étoile résiduelle»: en fait, «si cette dernière avait encore sa taille normale (l'essentiel du temps de sa longue vie), cette parcelle de planète graviterait à l'intérieur».
Ainsi, «brinquebalé dans le chaos du système planétaire, bombardé sans cesse de débris, ce monde en lambeau, torturé par de puissantes forces gravitationnelles, poursuit sa descente en enfer vers le cœur brûlant de la naine blanche». Cette faible distance n'est possible que parce que ce planétésimal «doit être très dense ou susceptible d'avoir une grande résistance interne qui le maintient»: l'étude propose donc «qu'il soit composé principalement de fer et de nickel».
Au bout du compte, il est probable, sur la base de simulations, que ce planétésimal «est le noyau (ou une fraction du noyau) d'une petite planète».
Lien externe complémentaire (source Simbad)
Tags : Astrophysique, 2019, Science, naines blanches, planétésimaux, planètes rocheuses, disque de débris, SDSS J122859.93+104032.9, fer, nickel, sillon
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