• Astrophysique: de nouvelles analyses d'échantillons de roches et de sol lunaire montrent que le champ magnétique de la Lune aurait duré environ 3,5 milliards d'années! ____¤202001

     Une étude, dont les résultats intitulés «The end of the lunar dynamo» sont publiés dans la revue Science Advances, a permis de montrer, à partir de nouvelles analyses des échantillons de roches et de sol lunaire ramenés par les explorations lunaires du programme Apollo que le champ magnétique de la Lune aurait duré environ 3,5 milliards d'années, soit bien plus que prévu. Pour parvenir à cette conclusion, ont été utilisées «les méthodes du paléomagnétisme et de la géochimie terrestres pour les transposer à l'échelle du Système solaire».

     

    Notons tout d'abord qu'on a «de bonnes raisons de penser que la dynamo lunaire il y a environ 4 milliards d'années était très active, produisant même un champ magnétique plus intense que celui de la Terre», comme l'indique «l'étude d'échantillons de lave lunaire qui se sont refroidis à ce moment-là», puisque le champ fossilisé mesuré est «d'environ 100 microteslas, presque le double de l'intensité du champ terrestre actuel». En fait, «la dynamo lunaire à ce moment-là devait probablement tirer beaucoup de son énergie des forces de marée exercées il y a 4 milliards d'années par la Terre car la Lune était plus proche de notre planète à ce moment là». 

     

    Cependant, «dans des roches lunaires qui se sont mises en place il y a 2,5 milliards d'années», un champ «de seulement 10 microteslas a été trouvé» indiquant que «la dynamo lunaire se mourrait». Sur ce point, «certains pensent que l'effet des forces de marée n'était peut-être même plus en mesure d'expliquer cette valeur du champ magnétique, faisant alors intervenir comme source d'énergie la chaleur latente libérée par le noyau lunaire en cours de cristallisation».

     

    Cette étude, «pour trancher entre les deux hypothèses», a bénéficié d'échantillons magnétiques «fiables plus jeunes»: en l'occurrence, «deux échantillons de roche lunaire (une brèche pour être précis) ramenés par la mission Apollo 15, et archivés l'un sous le numéro 15465 et l'autre sous le numéro 15015».

     

    Concrètement, «ces deux roches sont des assemblages de débris d'autres roches et certaines parties ont une mémoire magnétique jeune, âgée d'environ un milliard d'années» («elle s'est mise en place au moment d'un réchauffement des roches due à un impact massif à cette époque», car «le volcanisme lunaire était déjà trop moribond pour produire facilement des laves qui auraient pu conserver des mémoires magnétiques jeunes»).

     

    Comme «les champs mesurés sont de 0,1 microtesla», l'étude conclut «que la production du champ magnétique lunaire par la géodynamo ne s'est arrêtée qu'il y a entre 1,92 et 0,80 milliard d'années», une hypothèse qui conduit à affirmer que «ce serait bien la cristallisation du noyau lunaire qui aurait été à l'origine d'un maintient tardif du champ magnétique lunaire».

     

     


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