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Astrophysique: des mesures effectuées sur l'étoile variable V1213 Centauri renforcent la théorie de l’hibernation des novae!____¤201608
Une étude, dont les résultats intitulés «The awakening of a classical nova from hibernation» sont publiés dans la revue Nature, et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis, a partir de mesures effectuées sur l'étoile variable V1213 Centauri, de renforcer la théorie de l’hibernation des novæ.
Rappelons tout d'abord que les novæ, à la différence des supernovæ, «sont des explosions qui ne conduisent pas (ou rarement) à la destruction de l’étoile progénitrice ou qui ne produisent pas une étoile à neutrons ou un trou noir». Une nova a pour origine une naine blanche, qui, dans un système binaire, «accrète de l’hydrogène en provenance de son étoile compagne jusqu'à ce que la pression et la température en surface deviennent suffisantes pour enclencher une réaction de fusion thermonucléaire explosive». Elle va alors multiplier par 10.000 la luminosité de l’étoile pendant quelques jours.
Du fait que le processus peut se répéter («on sait par exemple que RS Ophiuchi a explosé six fois en un siècle», une théorie, appelée 'le modèle de l’hibernation', a été élaborée pour décrire le phénomène de périodicité des novæ. Elle vient d'être soutenue par l'étude ici présentée qui «concerne la surveillance depuis plusieurs années (2003 à 2016) de l’étoile variable V1213 Centauri, située à environ 23.000 années-lumière du Système solaire, dans la constellation du Centaure».
Les observations ont été réalisées avec «le télescope Varsovie, situé à l'observatoire de Las Campanas, au Chili» qui est «spécifiquement chargé du projet Optical Gravitational Lensing Experiment (Ogle) depuis 1992» (ce projet «concerne l’étude de la matière noire en utilisant le phénomène de microlentille gravitationnelle, mais il a également permis de découvrir des exoplanètes»).
Pour sa part, «l'étoile variable V1213 Centauri s’est déjà manifestée sous la forme d’une nova en 2009, appelée tout naturellement Nova Centauri 2009». De son côté, la théorie de l’hibernation dit que «les novæ ne sont vraiment actives et brillantes sous forme de novæ classiques qu’au bout d’une période d’une dizaine de milliers à un million d’années». Les explosions se produisent alors durant «quelques décennies à quelques siècles».
En effet, la première explosion, «la plus violente», fait «augmenter le taux d’accrétion du gaz que la naine blanche arrache avec ses forces de marée» de sorte que «le transfert de masse devenant temporairement plus important, les conditions requises pour des explosions thermonucléaires sont présentes quelque temps avant que le système binaire ne retourne en hibernation avec un taux d’accrétion plus faible».
Comme les caractéristiques du transfert de masse avant et après ces explosions ont pu être mesurées chez V1213 Centauri, la théorie a pu être testée. Il est ainsi apparu «que des variations de luminosité, que l’on peut qualifier de novæ naines» ont été observées de 2003 à 2009: elles prouvent que le taux de transfert de masse est devenu plus élevé, car «la luminosité de la naine blanche accrétant de la matière après sa phase de nova classique a été multipliée par deux ordres de grandeur (donc entre 100 et 1000)».
Comme «depuis lors, il n’y a plus de novæ naines», ces observations accréditent donc «le modèle de l’hibernation pour les novæ» et font de V1213 «un excellent laboratoire» pour tester les théories sur les explosions stellaires dans les systèmes binaires.
Tags : Astrophysique, astronomie, 2016, Nature, étoiles, naines blanches, hibernation, V1213 Centauri, hydrogène, constellations, Centaure, RS Ophiuchi, novæ
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