Une étude, dont les résultats intitulés «Excavating Stickney Crater at Phobos» ont été publiés dans la revue Geophysical Research Letters, a permis, grâce à des simulations, de proposer un scénario qui explique la formation du cratère Stickney sur Phobos, l’une des deux lunes de Mars.

Rappelons tout d'abord que Phobos, qui «est extrêmement proche de sa planète puisqu’elle orbite à seulement 6000 km de la surface martienne (à comparer avec les 380.000 kilomètres séparant la Lune de la Terre)» ne mesure que 22 kilomètres de large. Comparativement, le cratère Stickney, de 9 km de diamètre, occupe une proportion très importante de sa surface.

L'origine de ce cratère pose un problème, car «sa taille suggère que Phobos a été frappé avec une extrême violence par un corps dont la taille est d'environ 300 mètres de diamètre», ce qui aurait dû normalement disloquer Phobos. Pour le résoudre, l'étude ici présentée s'est appuyée sur «des simulations 3D de l'impact».

Il est alors apparu, pour la première fois, «qu'un scénario pouvait rendre compte de l'évènement tout en préservant le satellite»: il «implique un corps de 250 mètres de diamètre, une comète ou un astéroïde, qui a frappé Phobos à la vitesse de 6 km/s» en produisant «un cratère similaire à Stickney».

Ainsi, alors que, jusqu'ici, les modèles testés prévoyaient la dislocation de Phobos, cette modélisation, en intégrant «de nouveaux paramètres, comme la porosité de Phobos, sur un supercalculateur qui a mouliné quelques jours», a pu produire le cratère correspondant «sans causer la destruction de cette petite lune».