Une étude, dont les résultats intitulés «Lyα EMISSION FROM A LUMINOUS z = 8.68 GALAXY: IMPLICATIONS FOR GALAXIES AS TRACERS OF COSMIC REIONIZATION» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters, a permis de découvrir la galaxie la plus éloignée jamais détectée à ce jour: dénommée EGSY8p7, cette galaxie s'est formée dans le jeune Univers, il y a 13,2 milliards d’années (l'Univers lui-même étant âgé de 13,8 milliards d’années environ).

EGSY8p7 a «d’abord été repérée par les télescopes Hubble et Spitzer puis des observations complémentaires ont été faites» à l'aide du spectromètre MOSFIRE (le spectrographe multi-objet dans le proche infrarouge) à l’Observatoire Keck, à Hawaï, qui détecte les galaxies les plus lointaines.

Exceptionnellement lumineuse, «sans doute alimentée par une population d’étoiles inhabituellement chaudes», elle «n’aurait pas dû être visible», car elle s’est «formée à une époque de l’évolution de l’Univers où ce dernier était rempli d'un brouillard d'hydrogène», qui absorbait «le rayonnement émis par les toutes jeunes galaxies»: ce n'est qu'ensuite, lors de la phase de réionisation, que l'Univers s’est progressivement éclairci, passant du stade sombre au stade transparent.

Cette étude met donc en lumière le fait que «le processus de réionisation a pu ne pas être uniforme», car «certains objets sont si brillants qu’ils forment des bulles d’hydrogène ionisé»: en particulier, «EGSY8p7 avec ses étoiles très chaudes a pu former une telle bulle d’hydrogène ionisé et devenir ainsi visible avant d’autres galaxies formées à la même époque» qui échappent aux observations.

Il découle de ces considérations que cet événement fondamental qu'est la réionisation «n’est pas encore daté avec précision», de sorte que cette étude et «l’arrivée des nouveaux télescopes comme le futur James Webb Space Telescope qui sera lancé en 2018» devraient ouvrir la voie à un 'calage' plus précis de l’histoire de l’Univers par une meilleure définition de la période de réionisation.