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Astrophysique: il y aurait une couche riche en eau sous la surface de Cérès depuis environ quatre milliards et demi d'années!____¤201612
Deux études, dont les résultats sont intitulés, pour la première publiée dans la revue Science, «Extensive water ice within Ceres’ aqueously altered regolith: Evidence from nuclear spectroscopy» et, pour la seconde publiée dans la revue Nature Astronomy, «Surface water-ice deposits in the northern shadowed regions of Ceres», ont permis de fournir un portrait plus détaillé de Cérès, la planète naine la plus proche de la Terre.
Rappelons tout d'abord qu'à première vue, Cérès, qui est «le plus grand corps de la ceinture d'astéroïdes» est un «astre sphérique de quelque 940 km de diamètre, relativement sombre et arborant des centaines de cratères d'impact». Dans le cadre de la première étude, «les mesures réalisées avec l'instrument GRaND (Gamma Ray and Neutron Detector) jusqu'à quelques mètres de profondeur pour caractériser les abondances d'hydrogène, de fer et de potassium suggèrent que l'eau (H2O) est présente en quantité aux latitudes moyennes et hautes».
Plus précisément, «la glace d'eau, est partout» et «se serait séparée de la roche dès le début de l'histoire de Cérès». Autrement dit, il y aurait «une couche riche en eau sous la surface depuis environ quatre milliards et demi d'années», ce qui confirme «les prédictions faites il y a près de trois décennies selon lesquelles la glace peut survivre pendant des milliards d'années juste sous la surface de Cérès» et renforce «le cas de présence de glace d'eau près de la surface d'autres astéroïdes de la ceinture principale». Soulignons cependant que «la glace ne serait pas répartie uniformément mais installée dans des poches de la roche» de sorte qu'il «s'agirait d'un mélange poreux».
De plus, «les concentrations relevées par GRaND» appuient «l'hypothèse que la couche supérieure a été altérée par de l'eau à l'état liquide». Il est vraisemblable que cela a été possible en raison de «l'énergie dégagée par la désintégration d'éléments radioactifs au centre de la planète naine au cours de sa jeunesse».
Ce point est intéressant «car les météorites de type chondrite carbonée présentent aussi des indices d'une altération par de l'eau». Toutefois, comme «le fer y est plus présent que sur Cérès», deux hypothèses sont envisageables: pour l'une, le fer de Cérès a pu migrer vers le centre et pour l'autre, Cérès, elle-même, «aurait migré».
Pour sa part, la seconde étude fait le point «sur la glace d'eau piégée dans certains cratères de Cérès plongés en permanence dans les ténèbres, une caractéristique que l'on retrouve aussi sur d'autres corps criblés de cratères, comme Mercure et la Lune». Il se pourrait que, comme pour ces deux corps célestes, «l'eau a pu être apportée par des astres glacés qui s'y sont échoués» à moins que cette eau «ne provienne de la croûte gelée».
En tout cas, comme «l'eau à la surface de Cérès a la capacité de se déplacer» («des observations d'Herschel dévoilées début 2013 en témoignent»), en enlevant la partie de l'eau sublimée qui s'évade dans l'espace, «il reste probablement une petite partie qui se dépose à nouveau à la surface et, parfois, celle-ci se retrouve piégée dans l'ombre perpétuelle des cratères aux hautes latitudes».
Tags : Astrophysique, 2016, Science, Nature Astronomy, astéroïdes, Cérès, cratères, eau, eau liquide, glace, hydrogène, fer, potassium, Mercure, Lune, météorites
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