Une étude, dont les résultats intitulés «The hot dayside and asymmetric transit of WASP-189 b seen by CHEOPS» seront publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics, décrit l’exoplanète WASP-189 b en orbite autour de l'étoile WASP-189 (HD 133112). Ce travail est la première publication scientifique utilisant des données fournies par le télescope spatial CHEOPS, première mission de l'ESA destinée à l’exploration d’exoplanètes déjà découvertes.

Relevons tout d'abord que WASP-189 (*), située «à 322 années-lumière de la Terre, dans la constellation de la Balance», qui est «plus grosse et plus chaude que notre Soleil», émet une lumière bleutée. WASP-189 b (**), qui fait le tour de son étoile «en moins de trois jours», est «vingt fois plus proche de son étoile que la Terre du Soleil».

En outre, comme «cette étoile est beaucoup plus chaude que le Soleil», cette planète géante «mesurant une fois et demi la taille de Jupiter» reçoit «une énorme quantité de rayonnement, qui la chauffe littéralement au rouge». Du fait de cette température extrême, c’est ce qu'on appelle «un Jupiter ultra-chaud».

La température de WASP-189 b, qui a «un côté toujours exposé à la lumière de l’étoile, et un côté toujours dans l’ombre», est évaluée «sur la base des observations de CHEOPS» à 3200 degrés Celsius. Une telle température étant «capable de vaporiser le fer», elle fait de WASP-189 b «une des planètes les plus extrêmes connues».

Dans ce contexte, CHEOPS mesure la lumière des étoiles avec une très grande précision». Rappelons ici que «lorsqu’une planète vue depuis la Terre passe devant son étoile», elle masque une petite partie de cette lumière et «ce passage, appelé 'transit', est détecté comme une petite baisse de la brillance de l’étoile».

Cependant, «lorsque c’est au tour de la planète de passer derrière l’étoile, une baisse de lumière encore plus petite est observée». Grâce à CHEOPS, et au «fait que l’exoplanète WASP-189 b soit très proche de son étoile», ce qui «rend son côté jour tellement brillant» qu'on peut mesurer la baisse de lumière, la luminosité WASP-189 b a pu être déduite après l'observation de «plusieurs passages derrière son étoile».

Il est ainsi apparu «que la planète ne reflète pas beaucoup la lumière de son étoile» en raison de «l’absence de nuages qui ne peuvent pas se former à des températures aussi élevées», la conséquence étant que «la planète chauffe fortement et émet, elle aussi, de la lumière» de sorte qu'elle rougeoie.

Les mesures de CHEOPS sont si précises qu’elles donnent aussi de nouvelles informations WASP-189, car «la baisse de lumière enregistrée par CHEOPS lors du passage de la planète devant l’étoile n’est pas constante». Il en résulte «que la surface de l’étoile présente des zones plus sombres que d’autres», une situation «qu’on s’attend à voir si l’étoile tourne très vite sur elle-même et que sa forme sphérique s’allonge», puisque «les parties de l’étoile les plus lointaines de son centre deviennent plus froides, donc plus sombres».

Lien externe complémentaire (source Simbad)

(*) WASP-189

Lien externe complémentaire (source Exoplanetcatalogue)

(**) WASP-189 b