• Astrophysique: l'expansion orbitale de Titan, la plus grosse lune de Saturne, est cent fois plus rapide que prévu!____¤202006

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Resonance locking in giant planets indicated by the rapid orbital expansion of Titan» sont publiés dans la revue Nature Astronomy, et disponibles en pdf,  a permis d'établir que l'expansion orbitale de Titan, la plus grosse lune de Saturne, est cent fois plus rapide que prévu, ce qui signifie que la mécanique des effets de marée à l’œuvre dans le système saturnien (gazeux) n'est pas la même que celle qui gouverne le système Terre-Lune (tellurique). Elle ouvre ainsi des perspectives qui s’étendent bien au-delà de la simple compréhension du système saturnien.

     

    Relevons tout d'abord qu'à l'instar de la Lune qui «s’éloigne chaque année de notre planète au rythme de 3,8 cm par an», la plupart des lunes du Système solaire s'éloignent aussi de leur planète «sous l’action des bourrelets de marées qu’elles lèvent» sur celles-ci, car «une partie du mouvement de rotation de la planète est alors transférée» vers l’orbite de chaque lune, ce qui les repoussent peu à peu vers l’extérieur.

     

    Dans ce contexte, «en utilisant les données de la sonde Cassini de la NASA», l'étude ici présentée est parvenue en s'appuyant sur deux types d’observations «à déduire, pour Titan, une expansion orbitale d’environ 11 cm par an, soit cent fois plus vite qu’attendu par l’observation d’autres lunes de Saturne».

     

    Le premier type d'observations de Titan a rassemblé des données «collectées sur une période comprise entre 1886 et 2017, jusqu’aux dernières images obtenues par la sonde Cassini», tandis que le second type correspondait aux «données recueillies lors d’une dizaine de survols rapprochés de Titan par la sonde Cassini» qui permettaient dans ce cas «de déduire la position exacte de Titan dans l’espace, avec quelques centaines de mètres de précision».

     

    Les mesures obtenues avec ces deux types d'observations ont fait apparaître dans les deux cas que «Titan s’éloigne de Saturne beaucoup trop rapidement». Ce résultat n'est pas tout à fait inattendu «car en 2016, Jim Fuller, astrophysicien au Caltech (Californie), avait prédit une telle accélération, comme conséquence du refroidissement interne de Saturne»: en effet, «à la différence du système Terre-Lune, Saturne est essentiellement une grosse boule de gaz» de sorte que la physique qui régit son intérieur est «très différente de celle des corps rocheux».

     

    Au bout du compte, «en confirmant la théorie de Fuller et coauteurs», cette étude, qui ouvre «un nouveau champ d’investigation pour l’âge et la formation du système saturnien», implique aussi «un réexamen de nombreux objets astrophysiques, allant des lunes de Jupiter aux systèmes d’étoiles multiples, sans oublier les nombreuses exoplanètes gazeuses qui évoluent autour d’autres étoiles que le Soleil».

     

     


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