• Astrophysique: l'image la plus détaillée à ce jour de la barre d'Orion fait apparaître l'intérêt d'une vision dynamique pour expliquer ce qui se passe dans cette région du ciel!____¤201609

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Compression and ablation of the photo-irradiated molecular cloud the Orion Bar» sont publiés dans la revue Nature, a permis, en combinant les informations issues de l'interféromètre ALMA et du radiotélescope de 30m de l'IRAM, d'obtenir l'image la plus détaillée à ce jour de la barre d'Orion, qui délimite la frontière entre matière diffuse et matière dense dans la région de formation d'étoiles massives la plus proche de la Terre.

     

    Rappelons tout d'abord que la grande nébuleuse d'Orion, «localisée à l'extrémité de l'épée de la constellation d'Orion» est intéressante à photographier, car «la grande variété de couleurs des images obtenues» résulte de l'interaction «de l'intense rayonnement dans le domaine ultraviolet (UV) produit par les étoiles massives rassemblées dans l'amas dit du Trapèze» avec la matière interstellaire.

     

    En fait, comme l'amas du Trapèze, «situé à une distance de 1350 années-lumières de la Terre», est «la région de formation d'étoiles massives la plus proche», cette région est étudiée par les astrophysiciens «pour percer les secrets de la formation de ces étoiles lumineuses, qui produisent un rayonnement 200 000 fois plus intense que celui du soleil».

     

    Alors que, jusqu'ici, «nous avions une vision statique des phénomènes qui influencent la matière dans cette région de transition à cause de la faible résolution angulaire de la précédente génération de radiotélescopes», le changement est radical avec ALMA, car il peut être obtenu «une image de très grande sensibilité et avec une précision de 1 seconde d'arc, l'angle sous lequel le système solaire serait vu, s'il était placé à la même distance que Orion» .

     

    Cependant, à cause du défaut de l'interférométrie, (la technique utilisée par ALMA pour atteindre cette résolution), il y a «une réduction de la sensibilité pour les structures présentant un faible contraste avec le fond». C'est pour cela que, «pour corriger ce biais qui affecte l'image en supprimant des informations importantes», des observations ont été réalisées «avec le grand radiotélescope de 30m de diamètre de l'IRAM» et ont été «combinées de manière optimale avec celles résultant de l'interféromètre ALMA».

     

    Ainsi, grâce à «la combinaison des deux jeux de données», il est apparu «que le bord du nuage moléculaire est composée de filaments très fins et de petit globules, organisés en structures plus ou moins périodiques».

     

    Alors que, dans une vision statique, on s'attend à ce que «le rayonnement UV intense émis par les étoiles du Trapèze détruise les molécules et ionise les atomes», l'explication de cette structure dans le cadre d'une vision dynamique, est que «le surplus d'énergie apporté par le rayonnement UV produit un choc qui comprime le bord du nuage moléculaire et conduit à la formation de filaments et globules dans le gaz qui reste moléculaire».

     

    En conséquence, «cette couche de matière comprimée devrait contribuer à protéger le nuage moléculaire de l'effet destructeur du rayonnement UV» de sorte que «derrière ce mur, la température du gaz décroît rapidement, le nuage peut évoluer tranquillement et former une nouvelle génération d'étoiles».

     

     


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