• Astrophysique: l'instrument européen SPHERE a permis d'obtenir le cliché d'une exoplanète grâce à des méthodes de détection directe! ____¤201708

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Discovery of a warm, dusty giant planet around HIP 65426» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics et disponibles en pdf, rapporte que, pour la première fois, l'instrument européen SPHERE, installé depuis 2014 sur le VLT de l'ESO au Chili, vient d'obtenir le cliché d'une exoplanète grâce à des méthodes de détection directe. Notons que, jusqu'à présent sur environ 3600 exoplanètes qui ont été détectées depuis 1995, «seule une poignée d'exoplanètes a pu être observée de manière directe».

     

    Rappelons ici que «l'instrument SPHERE, installé sur le VLT depuis 2014, a pour principal objectif de détecter et de caractériser, au moyen de l'imagerie directe, des exoplanètes gazeuses et des disques de poussières autour d'étoiles proches du Soleil (jusqu'à quelques centaines d'années-lumière) avec une finesse et un contraste inégalés».

     

    Cet outil «est équipé d'un miroir déformable qui corrige plus de 1200 fois par seconde et à une échelle nanométrique les effets de la turbulence atmosphérique» et «une autre technique de l'instrument, la coronographie, permet d'atténuer la lumière de l'étoile pour révéler celle de la planète». Il en découle que «SPHERE est capable de détecter le signal d'une planète jusqu'à un million de fois plus faible que celui de son étoile hôte» ce qui reviendrait à «détecter, depuis Paris, la lumière d'une bougie à 50 cm d'un phare situé à Marseille».

     

    C'est ainsi qu'il vient de fournir le cliché de l'exoplanète immatriculée HIP65426b, qui est une planète jeune et massive qui orbite autour d'une étoile brillante à rotation rapide, située «à 385 années-lumière du Système solaire, dans l'association stellaire du Scorpion-Centaure âgée de 10 à 17 millions d'années». Cette étoile, HIP65426, deux fois plus massive que le Soleil, ne semble pas entourée d'un disque de débris, «comme c'est le cas pour la plupart des jeunes systèmes exoplanétaires».

     

    HIP65426b, dotée d'une masse de 6 à 12 fois celle de Jupiter, évolue à une distance de son étoile qui est équivalente à 3 fois celle entre le Soleil et Neptune, la planète la plus lointaine de notre Système solaire, soit plus de 14 milliards de kilomètres. Son spectre indique une température de 1000 à 1400 degrés Celsius et «révèle l'existence d'eau dans son atmosphère et la probable présence de nuages (des caractéristiques semblables à certaines des exoplanètes imagées jusqu'ici)».

     

    L'absence d'un disque de débris autour de HIP65426 alors que cette étoile tourne très rapidement, pose la question de «l'origine et la formation de la planète HIP65426b». Deux scénari possibles sont avancés «pour expliquer ce système singulier»: soit «l'exoplanète se serait formée dans un disque de gaz et de poussières et, une fois ce disque dissipé, aurait interagi avec d'autres planètes pour se déplacer vers une orbite si éloignée», soit l'étoile et la planète se seraient formées au même moment suivant le caneva d'un système binaire stellaire extrême mais l'une des deux étoiles étant plus massive, «l'autre n'aurait pas pu aller jusqu'au bout de son accrétion et serait devenue une planète, HIP65426b».

     

     


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