• Astrophysique: la matière organique cométaire de la comète Tchouri est l'un des matériaux les plus riches en carbone et les moins altérés jamais explorés dans le Système solaire! ____¤201712

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Carbon-rich dust in comet 67P/Churyumov-Gerasimenko measured by COSIMA/Rosetta» ont été publiés dans la revue MNRAS, a permis de déterminer la composition élémentaire des poussières de la comète 67P/Tchourioumov-Guerassimenko (Tchouri), grâce à COSIMA, un instrument qui se trouvait à bord de la sonde Rosetta: le carbone cométaire, qui se trouve essentiellement sous forme de matière organique macromoléculaire, apparaît être l'un des matériaux les plus riches en carbone et les moins altérés jamais explorés dans le Système solaire.

     

    Rappelons tout d'abord que COSIMA «avait pour tâche de collecter les poussières submillimétriques éjectées par le noyau de la comète, les photographier, puis en analyser une partie par spectrométrie de masse à temps de vol et ionisation secondaire (TOF-SIMS)». Les mesures faites par cet instrument, «qui se sont étalées tout le long des deux années de la mission Rosetta», indiquent «que toutes les poussières analysées présentent une composition similaire, quelles que soient leur date de collecte, leur taille ou leur morphologie, ce qui laisse penser qu’il s’agit là d’une propriété générale à tout le noyau».

     

    La composition élémentaire moyenne de ces poussières fait apparaître que le matériau carboné macromoléculaire «représente près de la moitié de la masse de ces particules cométaires», tandis que l'autre moitié est «constituée essentiellement de minéraux silicatés»: les résultats «donnent un rapport d’abondance carbone sur silicium (C/Si) très proche du rapport solaire et indiquent l’absence d’une hydratation notable des phases minérales». Ainsi, «les comètes comme Tchouri (ou précédemment la comète Halley)» sont «parmi les objets les plus riches en carbone du Système solaire».

     

    Comme «ces informations signent la nature primitive du matériau cométaire», Tchouri «a préservé quasi intacte la matière qui s’est accrétée et lui a donné naissance». Cela confirme que les comètes sont bien «une certaine forme de mémoire préservée de l’histoire ancienne de notre Système solaire».

     

    Par delà «la spectaculaire diversité moléculaire observée pour la matière organique détectée en phase gazeuse», où «ces gaz et les glaces sublimées qui en sont à l’origine ne représentent qu’une très faible fraction de la matière cométaire totale», il apparaît que «l’essentiel de la matière cométaire est constitué par ce mélange intime de minéraux et de matière carbonée solide mesurée dans les poussières».

     

    En fin de compte, comme ces résultats «montrent que la plus grande partie de la matière organique de la comète Tchouri se trouve sous la forme de matière carbonée macromoléculaire», si les comètes «ont joué un rôle dans l’apparition de la vie sur notre planète en y apportant en particulier de la matière riche en carbone», elle y aura été essentiellement délivrée «sous cette forme macromoléculaire complexe».

     

     


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