• Astrophysique: la matière organique découverte massivement dans le noyau de 'Tchouri' aurait été fabriquée dans l'espace interstellaire bien avant la formation du système solaire!____¤201709

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Diffuse Interstellar Bands carriers and cometary organic material.» sont publiés dans la revue MNRAS, développe la théorie selon laquelle la matière organique découverte massivement dans le noyau de la comète 'Tchouri' par la sonde Rosetta n'aurait pas été fabriquée au moment de la formation du système solaire, mais auparavant, dans l'espace interstellaire.

     

    Rappelons tout d'abord que la mission Rosetta de l'ESA, qui s'est terminée en septembre 2016, «a révélé que la matière organique représente près de 40% de la masse du noyau de la comète 'Tchouri' (67P Churyumov-Gerasimenko)». Cette matière organique, «composée de molécules à base de carbone, d'hydrogène, d'azote et d'oxygène», est «une des briques de base de la vie telle que nous la connaissons sur Terre».

     

    Pour l'étude ici présentée, non seulement cette matière organique retrouvée en masse aurait été fabriquée dans le milieu interstellaire bien avant la formation du système solaire, mais une bonne partie de celle-ci serait «déjà bien connue des astronomes».



    Plus précisément, «voilà 70 ans que l'analyse du spectre de la lumière des étoiles montre partout dans le milieu interstellaire des absorptions inconnues, à des longueurs d'ondes bien précises : les 'Diffuse interstellar bands' (DIB), attribuées à des molécules organiques complexes, qui constitueraient 'le plus grand réservoir connu de matière organique dans l'univers'».

     

    En général, cette matière organique interstellaire est «proportionnelle à la matière interstellaire dans son ensemble, sauf dans le cas d'un nuage très dense, comme une nébuleuse proto-solaire». Du fait qu'au cœur de ce type de nébuleuse, où la matière est plus dense, «les DIB plafonnent, voire diminuent», on en déduit «que les molécules organiques qui provoquent les DIB disparaissent, par agglutination les unes aux autres» («une fois collées ensembles, elles ne peuvent plus absorber autant que lorsqu'elles flottent librement dans l'espace»).



    C'est à partir de ces nébuleuses primitives que se forment, par contraction, des systèmes stellaires comme notre système solaire composé de planètes et de comètes. La mission Rosetta a prouvé «que les noyaux de comètes se sont formés par accrétion hiérarchique dans la nébuleuse» au cours d'un «processus non violent»: les petits grains se sont collés les uns aux autres pour former des grains plus gros, lesquels se sont agglomérés à leur tour jusqu'à atteindre la taille d'un noyau de comète, de quelques kilomètres».

     

    Il en résulte que «les molécules organiques provoquant les DIBs et préexistantes dans les nébuleuses primitives» n'ont «probablement pas été détruites mais ont pu faire partie des grains constituant les noyaux cométaires, où elles sont toujours 4,6 milliards d'années plus tard».

     

    En fin de compte, «si la matière organique des comètes a bel et bien été fabriquée dans le milieu interstellaire» et «si elle a pu jouer un rôle dans l'émergence de la vie sur la Terre», comme l'avance cette étude, elle a alors «pu également atteindre un grand nombre d'autres planètes de notre galaxie» pour potentiellement y engendrer la vie.

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :