• Astrophysique: les abondances de l'uranium et du thorium pourraient jouer un rôle crucial dans l'habitabilité des planètes rocheuses!____¤202011

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Radiogenic Heating and Its Influence on Rocky Planet Dynamos and Habitability» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters, laisse penser que les abondances de l'uranium et du thorium, qui se retrouvent en des quantités très variables d'un système stellaire à l'autre parce qu'ils sont produits par des événements cosmiques rares, pourraient jouer un rôle crucial dans l'habitabilité des planètes rocheuses.

     

    L'argumentation pour aboutir à cette conclusion découle du fait que «pour évaluer l'habitabilité d’une planète, les astronomes se basent essentiellement sur ce qu'ils en connaissent de notre exemple particulier». En l'occurrence, sur Terre, «la décroissance des éléments radioactifs tels que l'uranium et le thorium fournit suffisamment de chaleur pour, d'une part, entraîner la tectonique des plaques et d'autre part, générer un champ magnétique persistant».

     

    Ainsi, depuis longtemps, on suppose «que le chauffage interne de la Terre entraîne la tectonique des plaques, ce qui crée un cycle du carbone et une activité géologique comme le volcanisme, qui produit une atmosphère». De plus, on sait que «la capacité de retenir une atmosphère est liée au champ magnétique (qui par ailleurs nous protège directement des vents solaires et des rayons cosmiques), qui est également entraîné par le chauffage interne».

     

    Dans ce contexte, les simulations font apparaître que «la planète ne parvient pas à maintenir un effet dynamo» quand «l'abondance en uranium et en thorium est trop importante»: en effet, les éléments radioactifs se retrouvent alors dans le manteau et «cette chaleur excédentaire agit comme un isolant qui empêche le noyau de monter suffisamment en température pour que des mouvements convectifs produisent un champ magnétique». En outre, «une activité volcanique trop importante nuit également au développement de la vie». Mais, à l'inverse, «lorsque l'uranium et thorium se font trop rares, la planète apparaît comme géologiquement morte».

     

    A partir de ces renseignements, il va falloir cibler les systèmes planétaires d'intérêt en identifiant d'abord «les régions où les éléments radioactifs mentionnés sont créés», notamment, «lors de collision d’étoiles à neutrons, des événements somme toute relativement rares». Pour cela, l'europium, «l'un des éléments faciles à observer dans les spectres stellaires» qui est «créé par le même processus qui donne naissance à l'uranium et au thorium», peut «servir de traceur de la variabilité de ces éléments dans les étoiles de la Voie lactée».

     

    Concrètement, on peut noter qu'à ce jour, «les chercheurs disposent de mesures d'europium pour de nombreuses étoiles» et qu'on constate que «le Soleil se situe quelque part au milieu de l'échelle» alors que «certaines étoiles contiennent jusqu'à deux fois plus (ou moins) d'europium que la nôtre».

     

     


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