• Astrophysique: les changements observés par la sonde Rosetta à la surface de 67P ont été trop faibles pour modifier le paysage de la comète!____¤201704

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Surface changes on comet 67P/Churyumov-Gerasimenko suggest a more active past» sont publiés dans la revue Science, a permis d'établir que les changements observés par la sonde Rosetta à la surface de la comète 67P ont été insuffisants pour modifier le paysage observé aujourd’hui qui a été façonné bien plus tôt dans l’histoire de la comète.

     

    Soulignons tout d'abord que «les comètes qui ont survécues depuis la formation du système solaire ont été affectées par de nombreux processus, dont en particulier leur activité, liée à la sublimation des glaces lorsque la comète se rapproche du soleil, qui altère les couches externes du noyau».

     

    De ce fait, l'un «des grands objectifs scientifiques de la mission Rosetta» était «d’étudier les processus d’évolution de 67P/Churyumov-Gerasimenko pour essayer de séparer l’inné ('le primordial') de l’acquis ('l’évolutif')» afin de déterminer dans quelle mesure cette comète conserve «des traces de la période d’accrétion».

     

    Ainsi, de décembre 2014 à juin 2016, la caméra OSIRIS-NAC de la sonde spatiale Rosetta a permis de détecter, grâce à «une résolution spatiale meilleure que le mètre», de nombreux changements à la surface de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko par comparaison des images «obtenues avant et après le passage au périhélie». Ceux-ci sont très divers: «érosion de falaises sur plusieurs mètres, développement de fractures préexistantes, mouvement de dunes, déplacement de blocs d’une taille supérieure à 20 m, ou encore transport de matière laissant apparaître de nouvelles structures morphologiques».

     

    Ces changements «résultent principalement de la sublimation des glaces dans les couches externes du noyau, qui fragilise les falaises, permet le transport des matériaux non-consolidés d’une région à l’autre du noyau, ou encore est à l’origine des phénomènes éoliens (e.g. les dunes)».

     

    Ces changements ont lieu, dans leur grande majorité, «lorsque la région concernée est à son maximum d’ensoleillement, et donc près du périhélie pour la plupart d’entre eux» et certains sont transitoires («ils apparaissent lorsque la comète se rapproche du soleil, pour disparaître ensuite lorsqu’elle s’en éloigne, la surface retrouvant alors son état initial»).

     

    Très localisés, ils «concernent de petites zones couvrant, pour les plus grandes, quelques dizaines de milliers de mètres carrés (<0.02% de la surface)». Cet aspect localisé, «parfois au milieu d’un terrain en apparence uniforme», dénote «des inhomogénéités de composition et/ou de propriétés physiques sous la surface à l’échelle de la dizaine de mètre».

     

    En fin de compte, «ces changements n’ont pas modifiés de façon significative l’apparence de la comète»: ainsi, par exemple, «l’érosion maximale observée sur une falaise est de 12 m, sur une longueur de 50 m, mais pour la très grande majorité des falaises l’érosion est trop faible pour être détectée visuellement, probablement inférieure au mètre».

     

    Il en découle que le paysage observé aujourd’hui sur 67P ne résulte pas de ses derniers passages près du Soleil, mais qu'il «a été façonné plus tôt dans l’histoire de la comète, lorsque son orbite était différente et/ou qu’elle contenait plus de matériaux volatiles».

     

     


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