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Astrophysique: les données de la mission internationale Cassini-Huygens ont permis de détecter des tempêtes de poussière dans les régions équatoriales de Titan!____¤201810
Une étude, dont les résultats intitulés «Observational evidence for active dust storms on Titan at equinox» sont publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis, grâce aux données de la mission internationale Cassini-Huygens (qui a exploré Saturne et ses lunes entre 2004 et 2017), de détecter ce qui semble être des tempêtes de poussière dans les régions équatoriales de Titan.
Rappelons tout d'abord que Titan est «la seule lune du système solaire avec une atmosphère dense, et le seul corps autre que notre planète où des étendues stables de liquide existent en surface», mais la différence importante est que, sur Titan, le méthane remplace l'eau qui remplit les rivières, lacs et mers. Dans ce cycle du méthane, «les molécules d'hydrocarbures s'évaporent, se condensent en nuages et retombent en pluie sur le sol».
Comme sur Terre, «la météorologie active de Titan varie d'une saison à l'autre», en particulier «autour de l'équinoxe, le moment où le Soleil traverse l'équateur de Titan, des nuages massifs peuvent se former dans les régions tropicales et provoquer de fortes tempêtes de méthane». Ce type d'évènements a été observé par Cassini «pendant plusieurs de ses survols de Titan».
De «brefs sursauts de brillance près de l'équateur de Titan» repérés «dans les images infrarouges de l'instrument VIMS (Visual and Infrared Mapping Spectrometer) à bord de Cassini, au moment de l'équinoxe de printemps entre 2009 et 2010», ont pu laisser penser, dans un premier temps, qu'il pourrait s'agir de nuages de méthane, mais une enquête approfondie menée dans le cadre de cette étude a «révélé qu'il s'agissait de quelque chose de complètement différent».
En fait, «la modélisation du signal infrarouge de ces structures» a fait apparaître «que, si ces évènements singuliers sont effectivement d'origine atmosphérique, ils semblent être confinés très proche de la surface (à moins de dix kilomètres d'altitude)». En outre, «leur signature chimique semble indiquer qu'il s'agit plus vraisemblablement d'une couche ténue de minuscules particules organiques solides en suspension».
La seule explication plausible, compte tenu de la localisation de ces évènements «juste au-dessus des vastes mers de sable organique de Titan», est qu'il s'agit «de gigantesques nuages de poussière organique soulevés depuis les dunes», ce qui fait de Titan seulement le troisième corps du système solaire où des tempêtes de poussière ont été observées, après la Terre et Mars.
Cette «toute première observation d'une tempête de poussière sur Titan» peut être confrontée aux renseignements fournis par la sonde Huygens, «qui a atterri à la surface de Titan en janvier 2005»: cette sonde «a soulevé une petite quantité de poussière organique à son arrivée». Ce qui a été observé «ici avec Cassini est à une bien plus grande échelle» et la vitesse des vents, près de la surface, «doit être très forte» pour soulever la quantité de poussière observée («environ cinq fois plus forte que la vitesse moyenne des vents estimée par les mesures de Huygens près de la surface et prédite par les modèles climatiques».
La seule explication actuellement satisfaisante de l'existence de «vents de surface aussi forts», c’est qu'ils soient liés «aux puissantes rafales qui peuvent survenir au front des énormes tempêtes de méthane» qui ont été détectés dans cette région et cette saison, un phénomène appelé 'haboob' (*) sur Terre. Ces vents violents suggèrent que le sable juste en dessous peut être mis en mouvement et «que les dunes couvrant les régions équatoriales de Titan sont toujours actives et continuent d'évoluer».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Haboob
Tags : Astrophysique, 2018, Nature Geoscience, Titan, méthane, hydrocarbures, vents, sable, dunes, nuages, tempêtes, poussière, équinoxes, VIMS, Cassini, Huygens
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