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Astrophysique: les 'Jupiters chauds' pourraient ne mettre que quelques millions d'années à se rapprocher de leur étoile tout juste formée!____¤201509
Une étude, dont les résultats intitulés «Magnetic activity and hot Jupiters of young Suns: the weak-line T Tauri stars V819 Tau and V830 Tau» ont été soumis pour publication à la revue MNRAS et sont disponibles sur arxiv.org, a permis de montrer que les 'Jupiters chauds', ces planètes géantes gazeuses tournant de façon très rapprochée autour de leur étoile, pourraient ne mettre que quelques millions d'années à se rapprocher de leur étoile tout juste formée.
Rappelons tout d'abord, qu'il y a exactement vingt ans, Michel Mayor et Didier Queloz ont découvert la toute première exoplanète qui s'est avérée être «une planète géante gazeuse similaire à Jupiter, mais tournant autour de son étoile vingt fois plus près que la Terre autour du Soleil».
Depuis cette date, les découvertes de 'Jupiters chauds' se multipliant, il a été montré que ces exoplanètes particulières «se forment en périphérie du disque protoplanétaire, le nuage qui donne naissance à l'étoile centrale et aux planètes environnantes, avant de migrer à l'intérieur» de sorte que, «lorsqu'elles se rapprochent ensuite au plus près de leur étoile», ces planètes géantes se réchauffent.Jusqu'à présent deux théories possibles ont été avancées pour établir le moment où ces 'Jupiter chauds' potentiels se rapprochent de leur étoile: d'un côté, «ce processus peut se produire dans une phase très précoce, alors que les jeunes planètes s'alimentent encore au sein du disque originel», ou alors «bien plus tardivement, une fois que de nombreuses planètes ont été formées et interagissent en une chorégraphie si instable que certaines d'entre elles se retrouvent propulsées au voisinage immédiat de l'étoile centrale».
L'étude ici présentée vient apparemment de trancher en faveur du premier scénario à partir de l'observation «des étoiles en formation au sein d'une pouponnière stellaire située à environ 450 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Taureau» effectuée grâce à ESPaDOnS, «le spectropolarimètre construit par les équipes de l'IRAP pour le télescope Canada-France-Hawaï (CFHT)».
En effet, l'une de ces étoiles, V830 Tau, a montré «des signatures similaires à celles causées par une planète 1.4 fois plus massive que Jupiter, mais sur une orbite 15 fois plus proche de l'étoile que la Terre ne l'est du Soleil» suggérant «que les Jupiters chauds peuvent être extrêmement jeunes et potentiellement bien plus fréquents autour des étoiles en formation qu'au voisinage d'étoiles adultes comme le Soleil».
Pour comprendre la méthode employée, indiquons que, si «les étoiles jeunes abritent des trésors d'information sur la formation des planètes», en raison de leur activité et du champ magnétique très intenses qui les couvrent «de taches des centaines de fois plus grosses que celles du Soleil», les perturbations d'amplitude engendrées dans leur spectre sont «bien plus importantes que celles causées par des planètes qui deviennent du coup beaucoup plus difficiles à détecter, même dans le cas des Jupiters chauds».C'est pour parvenir à solutionner cette difficulté que le programme spécifique d'observation MaTYSSE a été mis en place avec pour mission «de cartographier la surface de ces étoiles et de détecter d'éventuels Jupiters chauds».
Plus précisément, «en suivant ces étoiles au cours de leur rotation et par le biais de techniques tomographiques inspirées de l'imagerie médicale, il est possible de reconstruire la distribution des taches sombres et brillantes, ainsi que la topologie du champ magnétique, à la surface des étoiles jeunes», de sorte que cette modélisation rend «possible la correction des effets perturbateurs de l'activité et la détection d'éventuels Jupiters chauds».
Ainsi, dans le cas de V830 Tau, grâce à cette nouvelle technique, «un signal enfoui suggérant la présence d'une planète géante» a pu être repéré. Ce premier résultat prometteur laisse penser «que la méthode proposée peut nous fournir les clés de l'énigme de la formation des Jupiters chauds», même si «de nouvelles données sont nécessaires pour valider la détection».
Tags : Astrophysique, 2015, MNRAS, arxiv.org, étoiles, Jupiters chauds, V819 Tau, V830 Tau, constellation du Taureau, planètes géantes, T-Tauri, pouponnières
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