• Astrophysique: les marées océaniques de Vénus, qui disposait jadis d'un océan et de températures clémentes susceptibles d'accueillir la vie, lui ont fait perdre son habitabilité! ____¤201905

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Consequences of Tidal Dissipation in a Putative Venusian Ocean» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters, révèle que Vénus, qui disposait jadis d'un océan et de températures clémentes susceptibles d'accueillir la vie, a perdu ses conditions d'habitabilité essentiellement en raison de la dissipation de l'énergie des marées océaniques.

     

    Rappelons tout d'abord que «malgré son surnom de sœur jumelle de la TerreVénus affiche un paysage particulièrement inhospitalier», puisque «son atmosphère est composée de 96 % de dioxyde de carbone (comparé à 0,04 % sur la Terre) et des nuages d'acide sulfurique déferlent sur sa surface désertique où règne une température de 462 °C». En réalité, certains modèles, qui indiquent qu'il n'en a pas toujours été ainsi, laissent penser que «Vénus disposait autrefois d'un océan et de températures clémentes susceptibles d'accueillir la vie».

     

    Malheureusement, selon l'étude ici présentée, l'océan de Vénus est peut-être ce qui a causé la perte de son habitabilité. Plus précisément, «sur Terre, la dissipation de l'énergie des marées océaniques due à l'influence gravitationnelle de la Lune et du Soleil» contribue «au ralentissement de la vitesse de rotation de la planète», de sorte qu'on estime «que la Terre met 16 secondes de plus chaque million d'années pour effectuer une rotation autour de son axe»: ainsi, «il y a 400 millions d'années», un jour terrestre durait seulement 22 heures.

     

    Pour sa part, Vénus, «bien que ne possédant pas de lune comme la Terre», aurait, «en raison de la force gravitationnelle du Soleil», pu subir le même effet, qui «aurait même été beaucoup plus puissant que celui à l'œuvre sur notre planète, puisque sa vitesse de rotation est particulièrement lente : un jour vénusien dure 243 jours terrestres, ce qui veut dire que n'importe quel point de sa surface est brûlé par le Soleil durant plusieurs jours».

     

    Concrètement, dans cette étude, «l'effet des marées océaniques pour différentes profondeurs d'eau et des périodes de rotation croissantes, depuis 243 jours terrestres comme aujourd'hui jusqu'à 64, plus rapide que la Terre» a été simulé «à l'aide d'un modèle numérique». Ces calculs font apparaître que «la dissipation de l'énergie des marées» varie «de 0,001 GW à 780 GW selon les paramètres étudiés, la valeur maximale étant suffisamment grande pour ralentir la planète de façon conséquente».

     

    En fin de compte, celle-ci aurait «pu décélérer de 72 jours tous les millions d'années». Cette valeur explique «la moitié de la variation de la longueur du jour observée sur Vénus, qui est actuellement d'environ 7 minutes au cours des 40 dernières années» (le reste est «attribué à des mouvements atmosphériques»). Ce ralentissement extrême aurait alors conduit «à l’évaporation de l’océan et à la disparition de toute forme de vie».

     

    Plus généralement, cette étude, qui montre «l'importance du rôle des marées sur la rotation d'une planète», devra être prise en considération pour «déterminer l'habitabilité des exoplanètes accueillant un océan, dans la mesure où la vitesse de rotation influe aussi sur le climat».

     

     


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