Une étude, dont les résultats intitulés «RadioAstron Observations of the Quasar 3C273: a Challenge to the Brightness Temperature Limit» sont publiés dans la revue Astrophysical Journal Letters et disponibles en pdf sur arxiv.org, rapporte que les mesures radioastronomiques effectuées avec une technologie de pointe sur le quasar 3C273 indiquent une température dépassant les 10.000 milliards de kelvins, ce qui est en contradiction avec les calculs théoriques.

Notons tout d'abord que «les jets de particules relativistes produits par les quasars sont censés être composés d’un gaz d’électrons dont la température est très élevée». Comme «ces particules chargées émettent des rayonnements gamma et X avec lesquels elles entrent également en interaction», il en résulte, en théorie, un ralentissement des électrons dont la conséquence est de «faire baisser la température du gaz».

De ce fait, on peut trouver par le calcul une valeur limite de la température qui est «d’environ 100 milliards de kelvins, soit une température au moins 10.000 fois plus élevée que celle régnant au cœur du Soleil (la température du Soleil est d'environ 15 millions de kelvins)», ce qui ne semble pas le cas avec le quasar 3C273. Ces mesures laissent donc penser qu’il y a quelque chose que l’on ne comprend pas «dans la physique des trous noirs de Kerr en rotation entourés d’un disque d’accrétion» produisant les jets relativistes des quasars.

Soulignons, pour finir, que «les observations concernant 3C 273 ont atteint une telle résolution» que l'on voit, la première fois, «l’effet de dégradation des images induit par le plasma interstellaire dans la Voie lactée» (un effet «comparable à celui que l’on peut observer à travers l’air chaud qui s’élève juste au-dessus d’une bougie»), ce qui devrait fournir «de précieux renseignements non seulement sur le monde des trous noirs supermassifs mais aussi sur ce qui se passe dans notre galaxie».