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Astrophysique: les propriétés de la turbulence interstellaire ont pu être déterminées de 10 pc à 0.01 pc, une gamme d'échelles spatiales encore jamais atteinte!____¤201607
Une étude, dont les résultats intitulés «Probing interstellar turbulence in cirrus with deep optical imaging: no sign of energy dissipation at 0.01 pc scale» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics et disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de déterminer les propriétés de la turbulence interstellaire de 10 pc à 0.01 pc, une gamme d'échelles spatiales encore jamais atteinte: ce travail a été réalisé dans le cadre d'un sondage de la structure de la matière interstellaire combinant des observations multi-longueur d'ondes obtenues depuis l'Espace avec Planck et WISE et au sol avec le CFHT.
Soulignons tout d'abord que «l'innovation principale de ces travaux est l’utilisation d’un télescope optique (le CFHT) pour étudier la structure de la matière à très grande résolution spatiale, ce que ne permet pas les observations classiques du milieu interstellaire effectuées dans l'infrarouge». Ainsi, «une cartographie directe des nuages de poussières (les cirrus) situés à juste quelques centaines de parsec du Soleil a pu être réalisée en détectant la lumière diffusée par les grains interstellaires».Grâce à «des techniques d'observation profonde et de traitement d'image spécifiques développées dans le cadre du Large Programme MATLAS du CFHT», cette lumière de très faible brillance a été révélée: elle est apparue «sous forme d'un réseau complexe de filaments de toutes tailles».
Comme «le gain en résolution permet d'atteindre les échelles où s’effectue la dissipation d’énergie de la turbulence interstellaire», il a pu être démontré «que l’échelle de dissipation du milieu interstellaire diffus est plus petite que 0.01 pc, ce qui apporte des contraintes fortes sur le mécanisme exact responsable de cette dissipation».Alors que l'émission optique des cirrus pollue «nombre d'images optiques profondes initialement destinées à cartographier les structures stellaires diffuses qui entourent les galaxies massives», cette étude prouve que cette composante véhicule «des informations précieuses sur les processus physiques en jeu dans le milieu interstellaire de notre Voie Lactée».
Tags : Astrophysique, astronomie, 2016, Astronomy & Astrophysics, Voie Lactée, turbulence interstellaire, nuages, poussière, cirrus, Planck, WISE, CFHT, gain
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