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Astrophysique: les restes d'un amas globulaire, déchiqueté par la Voie lactée, semblent révéler l'existence d'une génération d'amas globulaires plus ancienne!____¤202008
Une étude, dont les résultats intitulés «The tidal remnant of an unusually metal-poor globular cluster» sont publiés dans la revue Nature, laisse penser, à partir de l'observation des restes d'un amas globulaire, déchiqueté par la Voie lactée il y a deux milliards d'années, qu'il pourrait avoir existé une génération d'amas globulaires encore plus ancienne.
Relevons tout d'abord que les courants stellaires constituent une preuve que «notre Univers est régulièrement le théâtre de phénomènes violents»: en effet, ces courants stellaires «sont les restes d'anciens amas globulaires (ou d'anciennes galaxies) littéralement déchiquetés par la Voie lactée (ou une autre galaxie) et qui, depuis, orbite autour d'elle».
C'est l'un de ces courants stellaires, «un courant stellaire découvert en 2016 et situé dans la constellation du Phénix, une constellation peu lumineuse de l'hémisphère sud», que l'étude ici présentée a observé. Mesurant «quelque 27.000 années-lumière de long pour un diamètre de seulement 150 années-lumière», cette sorte «de rivière d'étoiles est le résultat du déchiquetage par la Voie lactée d'un amas globulaire il y a de cela deux milliards d'années».
Ce courant «conserve le souvenir de sa formation, aux débuts de l'Univers», qui peut être lu «à partir de la composition chimique des étoiles qui le composent»: concrètement, en mesurant la métallicité d'une étoile, c'est-à-dire «sa teneur en éléments plus lourds que l'hydrogène et l'hélium», les astronomes «peuvent estimer l'âge du nuage de gaz qui lui a donné naissance», car «plus les générations d'étoiles précédentes ont ensemencé ce nuage avec des éléments lourds produits au cours de leur vie, plus les étoiles sont riches en métaux» tandis qu'à l'inverse, «une étoile très primitive ne contiendra presque aucun élément lourd».
Il est ainsi apparu que la métallicité «des étoiles qui forment le courant stellaire du Phénix» n'excède pas «0,2% celle du Soleil». De la sorte, «l'amas qui lui a donné naissance est beaucoup moins riche en éléments lourds que tous les autres amas globulaires connus de la Voie lactée». Cela remet en cause «les théories des astronomes sur la naissance des amas globulaires», puisqu'on pensait «jusqu'ici qu'une métallicité minimale (de l'ordre de 0,3 % celle du Soleil) était nécessaire pour qu'un tel amas puisse se former».
Comme le courant stellaire du Phénix semble «être l'un des derniers vestiges d'une population d'amas globulaires qui a vu le jour bien avant les autres, dans des environnements radicalement différents de ceux que nous observons aujourd'hui», cette étude «suggère que d'autres restes de tels amas globulaires pourraient encore survivre dans notre Voie lactée, mais sous la forme de faibles courants stellaires sur le point de définitivement se dissiper».
Tags : Astrophysique, 2020, Nature, Voie lactée, amas globulaires, métallicité, éléments lourds, Phénix, courants stellaires, hydrogène, galaxies, hélium
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