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Astrophysique: MUSE a permis d'observer, pour la première fois en lumière visible, un jet issu d’une étoile naissante située dans une région du Grand Nuage de Magellan!____¤201902
Une étude, dont les résultats intitulés «A parsec-scale optical jet from a massive young star in the Large Magellanic Cloud» sont publiés dans la revue Nature, rapporte l'observation, grâce à MUSE, d'un jet issu d’une étoile naissante dans une région du Grand Nuage de Magellan, qui est le premier jet de ce type observé en lumière visible à l’extérieur de la Voie Lactée.
Notons tout d'abord que MUSE (Multi Unit Spectroscopic Explorer), installé sur le VLT de l’ESO, «a récemment bénéficié d’une importante mise à jour de ses fonctionnalités au travers de l’ajout d’une Installation d’Optique Adaptative, le mode Champ de Vue Etendu qui a capté sa première lumière en 2017».
Cette installation d’optique adaptative qui permet «de compenser les effets de flou générés par l’atmosphère terrestre» a «conféré à MUSE une vision presque aussi nette que celle du Télescope Spatial Hubble du consortium NASA/ESA (et donc le potentiel d’explorer l’Univers en des détails bien plus fins qu’auparavant)».
L'acuité visuelle de MUSE a ainsi permis de scruter «dans les moindres détails dans le domaine visible» une région du Grand Nuage de Magellan (GNM) «peuplée d’étoiles nouvellement formées», baptisée LHA 120-N 180 B (*) («N 180 B pour faire court») qui «constitue un type de nébuleuse appelée région H II, et une abondante source de nouvelles étoiles» («les régions H II sont composées de nuages interstellaires d’hydrogène ionisé»).
Rappelons ici que «le GNM est une galaxie satellite de la Voie Lactée», distante «de quelque 160 000 années lumière seulement de la Terre» et «principalement visible depuis l’hémisphère sud». Relevons aussi que «l’unique bras spiral de GNM» qui nous fait «quasiment face» et «la densité relativement faible de poussière au sein du GNM» permettent d'explorer «des régions telle N180 B avec une relative facilité».
Pour sa part, l'étude ici présentée rapporte la détection par MUSE, dans les profondeurs de N180 B, «d'un jet issu d’une étoile naissante (un objet stellaire jeune et massif doté d’une masse 12 fois supérieure à celle de notre Soleil)». Ce jet a été «baptisé Herbig–Haro 1177 ou HH 1177 pour faire court».
Soulignons que «c'est la toute première fois qu’un jet de ce type est observé en lumière visible à l’extérieur de la Voie Lactée», car «généralement, ils sont obscurcis par leur environnement poussiéreux», mais ici «l’environnement relativement peu poussiéreux du GNM permet à HH 1177 d’être observé aux longueurs d’onde visibles». Ce jet, qui s’étend «sur près de 33 années lumière», est «l’un des plus longs jets observés à ce jour».
HH 1177 nous renseigne sur «les premiers instants de vie des étoiles». Le faisceau, «très collimaté», s’étend «très peu à mesure qu’il se déplace». De tels jets «sont associés aux disques d’accrétion de leur étoile». En fait, comme «les astronomes ont découvert que les étoiles de faible masse, tout comme celles de masse élevée, lancent des jets collimatés tel HH 1177 au moyen de semblables processus», cela suggère «que les étoiles massives se forment similairement à leurs homologues de faible masse».
Lien externe complémentaire (source Simbad)
(*) LHA 120-N 180 B
Tags : Astrophysique, 2019, Nature, Voie Lactée, Grand Nuage de Magellan, étoiles jeunes, jets, hydrogène ionisé, MUSE, VLT, bras spiraux, optique adaptative
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