Deux études, dont les résultats intitulés «Unveiling the β Pictoris system, coupling high contrast imaging, interferometric, and radial velocity data» et «Direct confirmation of the radial-velocity planet β Pictoris c» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics, rapportent la détection pour la première fois de la lumière émise par l’exoplanète β Pictoris c (*), qui avait été découverte par la méthode des vitesses radiales en aôut 2019.

Relevons tout d'abord que «la présence de β Pictoris c avait été trahie après plus de 10 ans d’observations de son étoile éponyme» et qu'il avait été établi que cette planète géante était doté d'une masse équivalente à neuf Jupiter et se trouvait très proche de son étoile, «à seulement 2,7 unités astronomiques».

Alors que β Pictoris c «échappait encore à notre regard», car elle est tellement proche de β Pictoris «qu’il n’avait pas encore été possible de l’observer directement, les télescopes classiques étant incapables de la distinguer du rayonnement de son étoile», grâce à l’interféromètre GRAVITY utilisant simultanément quatre télescopes terrestres au Chili, «dont la précision est 100 fois supérieure à celle des télescopes classiques», pour la première fois sa lumière a pu être captée.

Cependant, cette prouesse n’aurait pas pu être possible «sans les calculs très précis de la position de l’exoplanète autour de son étoile», car GRAVITY étant très sensible et son champ de vue très réduit, il était «nécessaire que l’estimation de la position de β Pictoris c soit précise pour pouvoir braquer les télescopes au bon endroit». C’est d'ailleurs «la première fois qu’une observation directe d’exoplanète repose sur les données apportées par la méthode des vitesses radiales ».

Au bout du compte, les informations offertes par ces deux techniques ont été combinées. Comme «l'une donne la masse et l'autre la luminosité» et comme «la relation exacte entre masse et luminosité des planètes est liée aux mécanismes de leur formation», le fait «que la jeune β Pictoris c se refroidit et expulse encore une partie de l’énergie thermique accumulée lors de sa formation» a pu être confirmé.

Il reste désormais à répondre à une question soulevée par ces travaux: «pourquoi β Pictoris c est-elle 6 fois moins lumineuse que sa planète sœur β Pictoris b, alors que leurs masses sont très proches?».

Lien externe complémentaire (source Exoplanetcatalogue)

(*) beta Pic c