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Astrophysique: pour la première fois, l'intensité du champ magnétique moyen de Jupiters chaudes faisant partie de quatre systèmes planétaires, a pu être mesurée! ____¤201907
Une étude, dont les résultats intitulés «Magnetic field strengths of hot Jupiters from signals of star–planet interactions» ont été publiés dans la revue Nature Astronomy et sont disponibles en pdf, a permis pour la première fois de mesurer l'intensité du champ magnétique moyen de Jupiters chaudes faisant partie de quatre systèmes planétaires.
Cette mesure a été réalisée en analysant «les variations dans l'intensité de l'émission d'atomes de calcium deux fois ionisés (Ca II), présents dans l'équivalent de la chromosphère des quatre étoiles étudiées» au moyen «des instruments de l'observatoire Canada-France-Hawaï situé près du sommet du Mauna Kea à Hawaï, notamment avec l'instrument ESPaDOnS (Echelle SpectroPolarimetric Device for the Observation of Stars), un spectropolarimètre construit par les équipes de l'Irap pour le CFHT (Canada-France-Hawaï Telescope)».
Le principe de la méthode découle du fait qu'une Jupiter chaude «est particulièrement proche de son soleil, de sorte que sa magnétosphère est en interaction forte avec la magnétosphère de l'étoile, un peu comme le feraient deux aimants proches l'un de l'autre». Cette interaction produit la déformation des lignes de champs magnétiques «de sorte que les lignes peuvent se combiner et se couper pour changer de configuration en exhibant le fameux phénomène de reconnexion magnétique que l'on connaît dans le cas du Soleil en particulier».
Ce phénomène de reconnexion magnétique, «qui intervient dans quasiment tous les plasmas magnétisés», permet de brutalement convertir en d'autres formes d'énergie «l'énergie stockée dans un champ magnétique, et ses lignes de champs comprimées et déformées comme un milieu élastique»: par exemple, c'est le cas sous forme de chaleur «dans la chromosphère d'une étoile, ce qui provoque un pic des émissions de certains ions justement».
Comme «il existe une théorie qui permet de relier précisément le surplus de puissance rayonné du fait de la reconnexion à l'intensité moyenne du champ magnétique d'une Jupiter chaude en interaction avec son étoile hôte», cette étude a «non seulement confirmé la présence de magnétosphère pour les quatre exoplanètes étudiées» mais elle fournit en outre une fourchette pour les intensités de champs magnétiques qui seraient «comprises entre 20 à 120 Gauss» («à titre de comparaison, le champ magnétique de Jupiter est de 4,3 gauss et l'intensité du champ de la Terre n'est que d'un demi-gauss»).
Ces valeurs, «plus grandes que celles prédites par les modèles analogues à ceux de la géodynamo terrestre, et fonctions de la rotation et de l'âge des Jupiters chaudes», soutiennent «les modélisations similaires qui font intervenir un important flux de chaleur» en provenance de l'étoile hôte vers la planète.
Tags : Astrophysique, 2019, Nature Astronomy, systèmes planétaires, Jupiters chauds, chromosphère, magnétosphère, exoplanètes, aimants, reconnexion magnétique
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