• Astrophysique: un nouveau modèle n'attribue que quelques kilomètres d'épaisseur à la couche de glace au pôle Sud d’Encelade!____¤201606

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Enceladus's internal ocean and ice shell constrained from Cassini gravity, shape, and libration data» ont été publiés dans la revue Geophysical Research Letters, a permis de proposer un nouveau modèle qui réconcilie les différents jeux de données fournies par la sonde Cassini et qui indique que la couche de glace au pôle Sud d’Encelade ne ferait que quelques kilomètres d'épaisseur, alors que les premières interprétations estimaient que sa couche de glace allait de 30 à 40 km d’épaisseur au niveau du pôle Sud, jusqu'à 60 km à l’équateur.

     

    Rappelons tout d'abord que, jusqu’à récemment, «les interprétations des données fournies par la sonde Cassini étaient contradictoires» en ce qui concerne Encelade, les modèles ne parvenant pas «à trancher la question de savoir si son océan s’étendait ou non sous l’ensemble de la banquise». La nouveauté, c'est «la découverte en 2015 d’une modulation de la rotation d’Encelade, appelée 'libration' et liée aux effets de marée», qui «implique un océan global et une couche de glace bien plus fine que prévu, de l’ordre de 20 km en moyenne».

     

    Comme «cette épaisseur paraissait néanmoins incompatible avec les autres données sur le champ de gravité et la topographie», l'étude ici présentée propose, pour réconcilier les différentes contraintes, un modèle «dans lequel les deux cents premiers mètres de la couche de glace fonctionnent comme une coquille élastique».

     

    Dans ce cadre, «Encelade se compose successivement d’un noyau rocheux de 185 km de rayon, d’un océan intérieur d’environ 45 km d’épaisseur, isolé de la surface par une couche de glace d’environ 20 km d’épaisseur en moyenne, sauf au pôle Sud où elle ferait moins de 5 km». Pour sa part, «l’océan sous-glaciaire représente 40 % du volume total du satellite et sa teneur en sel y est estimée équivalente à celle des océans de la planète Terre».

     

    Il en résulte un nouveau bilan énergétique, car «une couche de glace plus fine retient moins la chaleur» et «les effets de marée provoqués par Saturne sur les grandes fractures de la glace du pôle Sud ne suffisent plus à expliquer l’intense flux de chaleur qui agite cette région», ce qui renforce l'hypothèse «d’une intense production de chaleur dans l’intérieur profond d’Encelade» à l’origine «de sources d’eau chaude sur son plancher océanique».

     

    Du fait que «des molécules organiques complexes, mais à la composition exacte encore inconnue, ont été détectées dans les jets d’Encelade», ces conditions seraient «favorables à l’apparition de la vie». De plus, «la finesse relative de la couche de glace au pôle Sud» pourrait, lors d'une exploration spatiale future, faciliter la réalisation de mesures, en particulier radar, «bien plus fiables et faciles qu’avec les 40 km de banquise initialement calculés».

     

     


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