• Astrophysique: un nouveau modèle, qui fait appel à l'action de la Lune, explique mieux pourquoi le champ magnétique terrestre a pu se maintenir jusqu'à aujourd'hui!____¤201603

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «The deep Earth may not be cooling down» ont été publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters, suggère que la température de noyau terrestre a baissé de seulement 300 degrés en faisant appel à l'action de la Lune (négligée jusqu'à présent) pour expliquer que le champ magnétique terrestre se soit maintenu jusqu'à aujourd'hui, alors que, jusqu'ici, le modèle explicatif classique, qui posait un problème, réclamait que le noyau terrestre se soit refroidi d'environ 3 000 degrés sur les derniers 4,3 milliards d'années.

     

    Rappelons tout d'abord que le champ magnétique terrestre, qui «nous protège chaque jour des particules chargées et des radiations issues du rayonnement solaire», est produit par «les mouvements rapides d'énormes quantités d'alliage de fer liquide dans le noyau externe de la planète».

     

    Pour sa part, le modèle explicatif classique de formation du champ magnétique terrestre «soulevait un paradoxe majeur»: en effet, «pour que la géodynamo fonctionne, la Terre aurait dû être complètement fondue il y a quatre milliards d'années et son noyau aurait dû refroidir lentement d'environ 6800 °C, à l'époque, à 3800°C aujourd'hui», alors que «des travaux récents de modélisation de l'évolution précoce de la température interne de notre planète, et géochimiques sur la composition des carbonatites et des basaltes les plus anciens vont à l'encontre d'un tel refroidissement».

     

    L'étude ici présentée vient solutionner le problème en montrant que, du fait que «la Terre adopte une forme aplatie», qu'elle «tourne autour d'un axe incliné qui oscille autour des pôles» et que «son manteau se déforme élastiquement par effet de marée dû à la Lune», cette situation «pourrait stimuler continuellement les mouvements de l'alliage de fer liquide qui constitue le noyau externe, et générer en retour le champ magnétique terrestre», car «ni la rotation de la Terre autour de son axe, ni l'orientation de cet axe, ni l'orbite de la Lune ne sont parfaitement régulières» et «leur influence cumulée sur les mouvements dans le noyau est instable et peut faire fluctuer la géodynamo».

     

    Plus précisément, «une puissance de 3 700 milliards de watts est constamment fournie à la Terre par transfert des énergies gravitationnelle et de rotation du système Terre-Lune-Soleil, et jusqu'à plus de mille milliards de watts seraient disponibles pour provoquer ce type de mouvements dans le noyau externe», une énergie «suffisante pour générer le champ magnétique terrestre, ce qui, avec la Lune, résout le paradoxe majeur du modèle classique». Notons ici qu'un «tel effet des forces gravitationnelles sur le champ magnétique d'une planète est déjà amplement documenté pour Io, Europe, deux satellites naturels de Jupiter, et de nombreuses exoplanètes».

     

     


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