• Astrophysique: une analyse des phases secondaires riches en calcium et en fer des principales chondrites carbonées questionne la stratification crustale de leur corps parent!____¤201708

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Reduced and unstratified crust in CV chondrite parent body» sont publiés dans la revue Nature Communications, questionne à la fois la classification historique des chondrites carbonées et la stratification crustale de leur corps parent, à partir d'une nouvelle analyse thermodynamique des phases secondaires riches en calcium et en fer (e.g., andradite, hedenbergite, kirschsteinite, wollastonite, magnétite) des principales chondrites carbonées.

     

    Comme les chondrites carbonées de type Vigarano (CV) possèdent une aimantation rémanente, jusqu'à présent les modèles les plus récents s’accordaient «pour interpréter ces météorites comme provenant de la croûte non fondue d’un corps primitif différencié» («la désintégration de l’26Al assurant la source de chaleur interne, et les différents degrés de métamorphisme et d’oxydo-réduction enregistrées par ces météorites» indiquent «une croûte stratifiée se refroidissant par le haut par conduction»).

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée, grâce à «un travail d'inventaire conséquent sur la minéralogie de ces phases secondaires, met en évidence «la présence de phases stables dans des conditions de très faibles activités de silice». De plus, «la modélisation thermodynamique incluant, pour la première fois, l'effet de l'activité de la silice», a permis «de définir les gammes de température et les conditions d'oxydo-réduction de stabilité de ces minéraux».

     

    La démonstration «que ces phases sont toutes stables dans des conditions uniquement réductrices» prouve tout d’abord «que la classification traditionnelle entre chondrites carbonées de type oxydée (CVOxA, CVOxB) et réduite (CVRed) n’a plus lieu d’être».

     

    Il apparaît également, que ces phases sont vraisemblablement le résultat de la précipitation «d’un fluide de faible activité de silice et réducteur (rapport H2/H2O, CO/CO2 élevés) dans des gammes de température compatibles avec la préservation de la matière organique ou de sa maturation».

     

    Soulignons, en outre, que ces données sont «en adéquation avec la présence limitée de serpentine dans ces météorites, témoin d'une faible altération aqueuse des olivines, constituant principal de la matrice des chondrites carbonées».

     

    Ces éléments permettent de proposer «une alternative au modèle de stratification thermique du corps parent des chondrites carbonées de type CV, puisque ces phases secondaires résultent «de l’interaction entre des fluides hydrothermaux réducteurs, vraisemblablement surpercritiques percolants à petite échelle (Darcy)» et un corps primitif carboné plus ou moins homogène, vieux «de près de 4 560 000 000 ans».

     

     


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