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Biochimie: l'analyse de la vitesse de désamination de la cytosine laisse penser que la température élevée des océans à l'Archéen a accéléré l'évolution de la vie!____¤201607
Une étude, dont les résultats intitulés «Cytosine deamination and the precipitous decline of spontaneous mutation during Earth's history» ont été publiés dans la revue PNAS, laisse penser que la température élevée des océans à l'Archéen a accéléré l'évolution de la vie.
Indiquons tout d'abord que beaucoup de scientifiques estiment que la température des océans à l'Archéen («période de l’histoire de la vie sur Terre s’étendant d’il y a environ 4 milliards d’années à 2,5 milliards d’années») était comprise entre 50 et 80 °C. Comme «la vitesse des réactions chimiques augmente avec la température selon la loi d'Arrhenius* (pour beaucoup de réactions, elle est doublée, voire plus, tous les 10 °C)», l'étude ici présentée a cherché «quelle était l’influence d’une Terre plus chaude sur le taux de mutation aléatoire de l’ADN pendant l’Archéen et même éventuellement l’Hadéen, quand les premiers océans ont commencé à apparaître avec des températures proches de 100 °C».
La vitesse de la réaction dite de désamination de la cytosine, «une des bases de l’ADN, la lettre 'C ' du code génétique», a été plus particulièrement examinée. Alors qu'une réaction de ce genre «conduit à une autre base, l’uracile, notée 'U' (qui ne se trouve que dans l'ARN)», cette étude s'est focalisée sur la désamination «donnant la thymine, le 'T' (qui se trouve dans l'ADN)», car «cette réaction ne nécessite pas de catalyseur, et peut donc se produire spontanément».
Il est alors apparu que cette vitesse de cette désamination était «très sensible à la température, de sorte qu’à la frontière entre l’Hadéen et l’Archéen, le taux de mutation de l’ADN pouvait être 4.000 fois supérieur à celui d’aujourd’hui». De plus, «en tenant compte d’un refroidissement plausible de l’eau des océans durant l’Archéen», il semble «que plus de 99 % des mutations subies par l’ADN de cette façon se soit produites pendant cette période».
Ces éléments donnent ainsi «une indication de ce qu’était l’évolution sur Terre pendant l’Archéen» et des problèmes auxquels la vie a dû faire face «car toute mutation n’est pas forcément une bonne affaire pour un organisme».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
Tags : Biochimie, paléontologie, génétique, 2016, PNAS, vie, évolution, Hadéen, Archéen, océans, température, ADN, cytosine, thymine, uracile, mutations
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