Une étude, dont les résultats intitulés «Common origins of RNA, protein and lipid precursors in a cyanosulfidic protometabolism» ont été publiés dans la revue Nature Chemistry, a permis de montrer qu'une étonnante fascinante série de réactions, basées sur un mélange de cyanure d'hydrogène (HCN) et de sulfure d'hydrogène (H2S) avec des ions de cuivre dans le rôle du catalyseur, peut non seulement donner naissance aux ribonucléotides mais aussi à une large gamme d’espèces chimiques couvrant plus de la moitié des vingt acides aminés naturels et un des précurseurs des lipides.
Plus précisément, «sous l’action de la lumière ultraviolette du Soleil, ce mélange produit d’abord des molécules carbonées à 2 ou 3 atomes puis des sucres, des acides aminés, du glycérol et des précurseurs des ribonucléotides donc, dans la foulée, des précurseurs des molécules impliquées dans le métabolisme, le système génétique et les membranes cellulaires».
En conséquence, cette série de réactions ouvre de nouvelles perspectives, bien qu'elle soit «encore très éloignée des réactions biochimiques du vivant et que l’on puisse discuter de son occurrence réelle dans les conditions prébiotiques qui régnaient à la surface de la Terre pendant l’Hadéen».
Surtout, «l’obtention simultanée dans un même environnement de composants des acides nucléiques, des protéines et des phospholipides membranaires suggère fortement que les trois systèmes ont pu coopérer à l’apparition de la vie (coévolution) au détriment de la vision d’une vie primitive basé sur un seul de ces systèmes (monde d’ARN, monde de lipides) ».