• Biologie: chez la paramécie, les types sexuels se transmettent de génération en génération par de petites séquences d'ARN, transmises par le cytoplasme maternel!____¤201405

     

    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis de découvrir, chez la paramécie, que les types sexuels se transmettent de génération en génération, non pas par une séquence du génome, mais par de petites séquences d'ARN, transmises par le cytoplasme maternel.

     

    Comme «celles-ci inactivent spécifiquement certains gènes au cours du développement», une paramécie «peut acquérir un type sexuel nouveau et le transmettre à sa descendance sans qu'aucune modification génétique ne soit impliquée».

     

    Plus précisément, les paramécies, qui sont des organismes unicellulaires eucaryotes hermaphrodites (lors de la reproduction sexuelle «les partenaires s'échangent réciproquement du matériel génétique») présentent cependant deux 'types sexuels', appelés E et O, de sorte que cet échange «ne peut avoir lieu qu'entre types sexuels différents».

     

    Dans l'étude, ici présentée, il a été «d'abord montré que la différence entre les types sexuels E et O tient à une protéine transmembranaire appelée mtA». Cependant, alors que le gène qui la code est présent chez les deux types sexuels, «il ne s'exprime que chez les individus E».

     

    Or, «le mécanisme de transmission des types sexuels se base sur de petits ARN, appelés scnARN, qui sont produits durant la méiose».

     

     

    Comme les paramécies possèdent deux noyaux, d'un part, «un micronoyau germinal qui est transmis lors de la reproduction sexuelle» et, d'autre part, «un macronoyau somatique, issu de ce dernier, où s'expriment les gènes de la cellule», il est apparu que ces ARN, dont la fonction originelle «est d'éliminer du macronoyau toute une série de séquences génétiques, appelées éléments transposables, qui, à la manière des introns, se sont introduits à l'intérieur des gènes au cours de l'évolution», inactivent chez le type O, le gène qui code la protéine mtA.

    Ainsi, «dans un premier temps, les scnARN scannent le macronoyau maternel afin d'identifier les séquences qui avaient été éliminées à la génération précédente, puis effectuent les mêmes réarrangements dans le nouveau macronoyau» et, ce processus de nettoyage fait que, chez les individus de type O de l'espèce Paramecium tetraurelia, les scnARN éliminent le promoteur du gène mtA, ce qui annule son expression.

    Il ressort donc que «c'est par le biais des scnARN hérités avec le cytoplasme maternel, et non d'une séquence génétique particulière, que le type sexuel de la paramécie est défini».

    Du fait que ce mécanisme «de mise sous silence peut a priori toucher n'importe quel gène», les paramécies peuvent, «en théorie, transmettre à leur descendance sexuelle une infinie variété de versions du génome macronucléaire à partir du même génome germinal».

    Comme, «sans que des mutations génétiques soient impliquées», «le génome du macronoyau somatique de la paramécie pourrait évoluer en continu et permettre, dans certains cas, une adaptation à court terme aux changements de conditions environnementales», on peut dire que cette recherche met en lumière un nouveau mécanisme d'hérédité de type lamarckien.

     


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