• Biologie: le blob (Physarum Polycephalum), un organisme unicellulaire dépourvu de système nerveux, est en mesure de percevoir le stress de ses congénères!____¤202005

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Stress signalling in acellular slime moulds and its detection by conspecifics» sont publiés dans la revue Philosophical Transactions of the Royal Society B, a permis de démontrer que le blob (Physarum Polycephalum), un organisme unicellulaire dépourvu de système nerveux, est en mesure de percevoir le stress de ses congénères et d’utiliser cette information sociale pour éviter de potentiels dangers.

     

    Rappelons tout d'abord que le blob, un organisme unicellulaire dépourvu de système nerveux qui habite les sous-bois humides et sombres, «est capable de mémoriser, de résoudre des problèmes complexes et de transmettre une information apprise à ses congénères». Une précédente étude a ,de plus, montré que les blobs sont «capables de détecter la présence de leurs congénères dans l’environnement», car «lorsqu’ils se nourrissent les blobs excrètent des substances chimiques qui sont attractives pour les blobs qui se situent à proximité et qui sous-tendent leur agrégation».

     

    Dans le prolongement de cette recherche, l'étude ici présentée prouve «que le blob peut détecter le stress de ses congénères». L'expérience cherchait à savoir «si l’attraction des blobs pour leur semblables était indéfectible». Autrement dit, elle devait répondre à la question: «un blob reste-t-il attiré par un congénère si celui-ci se trouve en mauvaise posture?».

     

    Concrètement, l'expérience a consisté «à déposer des blobs dans une arène expérimentale sur un substrat humide (un gel d’agarose)». Dans un premier temps, un groupe de blobs «est soumis à une source de stress (blobs stressés)». Trois sources de stress différentes ont été ainsi testées: la lumière, l’exposition à une toxine (caféine) ou la privation de nourriture. Un second groupe de blobs «est utilisé comme groupe contrôle et ne subit aucun stress (blobs contrôles).

     

    Dans un deuxième temps, après 24h, «lorsque tous les blobs ont exploré l’entièreté du substrat à leur disposition», tous les blobs sont retirés «de leur arènes respectives» et on prélève «les substrats explorés par les blobs stressés et les blobs contrôles».

     

    Dans un troisième temps, on présente ces substrats prélevés «dans une situation de choix à un troisième groupe de blobs tests), les substrats en question sont «soit placés directement en contact avec les blobs tests soit à 2cm de distance». Il est alors apparu que «les blobs tests évitent systématiquement les substrats qui ont été explorés par des blobs stressés et préfèrent se déplacer sur les substrats explorés par des blobs contrôles et ceci quel que soit la source de stress».

     

    Au bout du compte, ces observations indiquent «que les blobs sont capables de percevoir indirectement le stress éprouvé par leurs congénères». De la sorte, «en évitant de se diriger vers des environnements préalablement explorés par des congénères stressés, le blob évite des situations qui pourraient être potentiellement risquées (exposition à la lumière, poison ou manque de nourriture): ainsi, le blob peut «fuir un danger sans avoir à y faire face lui-même», ce qui est un avantage quand, comme un blob, on est très lent.

     

     


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