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Biologie: «un coup de jeune» a été donné en laboratoire au système de contrôle des gènes des cellules endothéliales humaines, grâce au sulfure d'hydrogène!____¤201808
Une étude, dont les résultats intitulés «Mitochondria-targeted hydrogen sulfide attenuates endothelial senescence by selective induction of splicing factors HNRNPD and SRSF2» ont été publiés dans la revue Aging, a permis de donner en laboratoire «un coup de jeune» au système de contrôle des gènes des cellules endothéliales humaines du fait que le sulfure d'hydrogène améliore l'expression des facteurs d'épissage dans ces cellules.
Rappelons tout d'abord que «le vieillissement est un déclin progressif des fonctions de l'organisme», qui «s'accompagne d'une augmentation de la fréquence de maladies liées à l'âge comme le cancer ou les démences». En fait, «les tissus ne fonctionnent plus correctement, souvent à cause de l'accumulation de cellules dites 'sénescentes'», qui sont des cellules âgées ne se divisant pas.
Ces cellules sénescentes au fonctionnement altéré «libèrent autour d'elles des cytokines pro-inflammatoires» qui induisent la sénescence de leurs voisines. Comme les cellules sénescentes des tissus cardiaques et vasculaires «sont associées aux troubles cardiovasculaires», il «serait intéressant de supprimer les cellules sénescentes des tissus pour écarter le risque de maladies».
Pour expliquer ce vieillissement cellulaire, «le raccourcissement des télomères, l'inflammation, les dommages à l'ADN sont des facteurs souvent cités». Une autre piste liée au contrôle des gènes a été l'objet de l'étude ici présentée, car si toutes nos cellules contiennent la même information génétique, «elle ne s'exprime pas toujours de la même façon» et «en vieillissant, le contrôle des gènes est moins efficace».
Ainsi, «un même gène peut être à l'origine de plusieurs protéines différentes, grâce aux facteurs d'épissage qui permettent l'épissage alternatif de l'ARN pré-messager». Comme lors du vieillissement, «la quantité de facteurs d'épissage diminue», l'idée a germé «de restaurer ces protéines dans les cellules vieillissantes». Dans cette étude, ce sont plus particulièrement des cellules endothéliales âgées qui ont été traitées «avec des molécules qui libèrent du sulfure d'hydrogène H2S» connu «pour sentir l'œuf pourri».
Notons ici que le sulfure d'hydrogène, «une molécule gazeuse présente naturellement dans l'organisme», a «un rôle protecteur contre le vieillissement et la sénescence des cellules», mais «les quantités d'H2S dans le sang diminuent avec l'âge». Cependant, comme cette molécule «est aussi toxique à hautes doses», il faudrait «qu'elle soit amenée directement là où elle agit, au niveau des mitochondries, les usines énergétiques des cellules» afin «d'utiliser des doses plus faibles et de limiter les effets toxiques».
Dans le cadre de cette étude, «des molécules donneuses de sulfure d'hydrogène» ont été employées. Au bout du compte, «l'une d'elles (Na-GYY4137) a permis de multiplier par un facteur 1,9 à 3,2 l'expression des facteurs d'épissage», tandis que «des molécules donneuses d'H2S qui ciblaient les mitochondries ont, quant à elles, augmenté d'un facteur 2,5 à 3,1 l'expression de deux facteurs d'épissage, SRF2 et HNRNPD».
Tags : Biologie, 2018, Aging, vieillissement, télomères, épissages, SRF2, HNRNPD, sénescence, cellules endothéliales, mitochondries, H2S, sulfure d'hydrogène, Na
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