Une étude, dont les résultats intitulés «Differential activation of JAK-STAT signaling reveals functional compartmentalization in Drosophila blood progenitors» sont publiés dans la revue eLife, a permis de mettre en évidence qu’il fallait un niveau insoupçonné de diversité au sein des progéniteurs sanguins de la larve de drosophile (Drosophila melanogaster), dénommée aussi mouche du vinaigre, pour une réponse immunitaire efficace.

Concrètement, cette étude s'est attachée «à caractériser les différentes populations de cellules sanguines progénitrices présentes dans la larve et leur rôle dans la réponse immune cellulaire à un parasitisme». En fait, «la larve de drosophile contient un organe hématopoïétique multilobé qui se développe le long du cœur et qui contient une population importante de cellules sanguines indifférenciées».

Alors que, depuis une douzaine d’année, de nombreux travaux ont été consacrés à l'analyse des progéniteurs sanguins présents dans les lobes antérieurs et que «ceux localisés dans les lobes postérieurs restaient largement ignorés», cette étude a pu montrer «qu’ils constituent la majeure partie des progéniteurs encore présents à la fin de la vie larvaire».

En outre, il est apparu «que la compartimentation topologique de l’organe hématopoïétique en plusieurs lobes s’accompagne de différences moléculaires, ontogéniques et fonctionnelles entre les progéniteurs présents dans ces lobes», de sorte qu'en «réponse à une infection de la larve par des guêpes parasitoïdes, les progéniteurs des lobes antérieurs se différencient en cellules spécialisées pour neutraliser l’intrus, alors que les progéniteurs présents dans les lobes postérieurs ne se différencient pas».

Cette spécificité «repose notamment sur une régulation différentielle de la voie de signalisation JAK/STAT entre les progéniteurs des lobes antérieurs (où la voie est réprimée) et ceux des lobes postérieurs (où la voie est activée)». Grâce à «des expériences génétiques permettant de moduler l’activité de cette voie de signalisation», il a été constaté «que l’absence de différentiation des progéniteurs localisés dans les lobes postérieurs est importante pour la survie des drosophiles à ce type d’infection».

Au bout du compte, «ces travaux suggèrent que la diversité des populations de progéniteurs sanguins est un élément essentiel à une réponse immunitaire innée efficace».