• Biologie: un signal clé limitant le potentiel de régénération des drosophiles ouvre des perspectives pour le déverrouillage du processus de régénération en médecine réparatrice!____¤201903

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Developmental regulation of regenerative potential in Drosophila by ecdysone through a bistable loop of ZBTB transcription factors» ont été publiés dans la revue PLOS BIOLOGY, a permis de décrire comment le potentiel régénératif peut être découplé de la progression développementale pour faciliter la régénération des tissus chez une larve plus âgée de la mouche drosophile. Cette avancée contribue à mieux comprendre comment réactiver transitoirement le processus de régénération qui «est un Graal pour la médecine réparatrice».

     

    Rappelons tout d'abord que, chez les mammifères, «la capacité des tissus à se régénérer diminue drastiquement vers la fin de l’embryogenèse», tandis que «certains organismes, comme les hydres, soient dotés de capacités de régénération remarquables tout au long de leur vie». Alors que, jusqu'à présent, «les mécanismes impliqués dans cette perte sont en grande partie inconnus», l'étude ici présentée a fait appel au «puissant système génétique qu’est la mouche drosophile, qui comme les mammifères subit une restriction de sa capacité régénérative lors du développement».

     

    Concrètement, alors que «les disques imaginaux chez la larve, précurseurs des organes adultes, peuvent se régénérer complètement s'ils sont endommagés au début du développement larvaire, mais perdent cette capacité si ces dommages sont induits vers la fin de développement larvaire», cette étude fait apparaître «que la restriction du potentiel régénératif à la fin des stades larvaires est due à la production d’une hormone stéroïdienne, l’ecdysone». Elle montre ainsi qu'en «manipulant génétiquement la voie de signalisation à l’ecdysone», les capacités de régénération de la progression du développement ont pu être découplées.

     

    De plus, il a été mis en évidence «que la production d’ecdysone déclenche une transition dans l’expression de deux facteurs de transcription appelés Chinmo et Broad: alors que Chinmo maintient un état indifférencié au début du développement, Broad active la différenciation à la fin du développement et ce changement restreint les capacités de régénération des tissus larvaires».

     

    Au bout du compte, ce travail, qui identifie «un signal développemental clé qui limite le potentiel de régénération des insectes», ouvre «de nouvelles perspectives pour élucider la façon dont les programmes de transcription autorisant la régénération sont verrouillés à mesure que le développement progresse».

     

     


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