• Biologie: une nouvelle méthode de calcul de la durée de vie théorique des vertébrés, basée sur la méthylation de l’ADN, a été proposée!____¤201912

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «A genomic predictor of lifespan in vertebrates» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis de proposer une nouvelle méthode de calcul de la durée de vie théorique des vertébrés, basée sur la méthylation de l’ADN.

     

    Relevons tout d'abord que les animaux ayant la plus grande longévité connue «sont la praire d'Islande, un mollusque bivalve dont un spécimen de 507 ans a été retrouvé, et chez les vertébrés le requin du Groenland, avec un individu de 400 ans». En fait, jusqu'ici, pour estimer la durée de vie d'une espèce, on se basait «souvent sur des cas exceptionnels qui ne sont pas représentatifs» et on observait «des différences considérables au sein d'espèces même relativement proches»: ainsi, il est établi que «alors qu'une souris vit en moyenne 4 ans, l'écureuil gris, un autre rongeur, vit 24 ans, soit huit fois plus longtemps».

     

    La nouvelle méthode se base sur «une sorte d’horloge biologique». Concrètement, le vieillissement produit un déclin de nos fonctions biologiques «visible dans la densité d'îlots CpG, des zones de l'ADN non codantes qui sont des promoteurs de la méthylation de l'ADN», un processus épigénétique qui «entraîne l'apparition de groupes méthyles dans certains gènes, ce qui conduit à des mutations délétères et la sénescence des cellules».

     

    L'étude ici présentée révèle qu'on peut estimer la longévité des espèces en s'intéressant «aux endroits où la méthylation de l'ADN se produisait sur 42 gènes particuliers». Elle a ainsi pu calculer «l'âge biologique de 252 espèces de vertébrés à partir de leur génome».

     

    Cette méthode augmente fortement la durée de vie de la plupart des espèces: en fin de compte c'est la baleine boréale qui «détient le record mondial de la longévité, avec 268 ans, soit 57 de plus que le plus ancien spécimen connu, âgé de 211 ans» tandis que «la tortue géante de Galápagos, dont le dernier spécimen est mort en 2012 à l'âge de 112 ans, aurait une longévité biologique de 120 ans».

     

    Pour ce qui concerne les espèces disparues, le mammouth laineux aurait «eu une durée de vie de 60 ans, à peine moins que les 65 ans de l'éléphant africain actuel» et «le pigeon migrateur, éteint en 1914» une longévité de 28 ans, «soit la même que l'actuelle tourterelle des bois».

     

    Pour leur part, les Hommes de Neandertal et de Denisova «avaient une durée de vie biologique de 37,8 ans, soit quasiment la même que celle de l'Homme moderne qui est de 38 ans», une longévité «ridiculement courte» puisque «l’espérance de vie en France est de 85,4 ans pour les femmes et de 79,5 ans pour les hommes».

     

    En fait, cette espérance de vie humaine «a plus que doublé au cours des 200 dernières années», mais cette exception est attribuée «au progrès de la médecine et des modes de vie», ce qui signifie que «l'Homme a réussi à 'forcer' l'horloge biologique de son génome par son intelligence et son adaptation».

     

    Cependant, cette méthode qui donne à l'espèce humaine «une durée de vie inférieure à celle du chimpanzé (39,7 ans)» peut nous «faire réfléchir». En tout cas, il est très important de connaître la durée de vie d'une espèce «pour estimer le risque d'extinction, ou pour établir des quotas de pêche ou de prélèvement».

     

     


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