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Botanique: chez la plante Arabidopsis thaliana, le variant d’histone H2A.W permet de maintenir une accessibilité optimale de l’hétérochromatine! ____¤202105
Une étude, dont les résultats intitulés «The histone variant H2A.W and linker histone H1 co-regulate heterochromatin accessibility and DNA methylation» ont été publiés dans la revue Nature Communications, montre que, chez la plante Arabidopsis thaliana, le variant d’histone H2A.W permet de maintenir une accessibilité optimale de l’hétérochromatine.
Relevons tout d'abord que «les génomes eucaryotes sont présents sous la forme d’une structure moléculaire appelée chromatine», dont l'unité de base, le nucléosome, «contient deux exemplaires de chacune des histones centrales H2A, H2B, H3 et H4, enveloppé par environ 147 paires de bases d'ADN». De plus, H1, une autre histone, «est située à la jonction entre deux nucléosomes adjacents». Pour sa part, la chromatine «est organisée en deux domaines distincts : l'hétérochromatine, qui est enrichie en séquences répétées, et l'euchromatine, qui comprend principalement des gènes codant des protéines».
Alors que «l'euchromatine possède une structure relâchée, accessible, et associée à l'activité transcriptionnelle», l’hétérochromatine «empêche la transcription et est souvent compactée en structures d'ordre supérieur». Cependant, «l'hétérochromatine doit tout de même conserver un certain degré d'accessibilité afin de permettre à d'importants processus biologiques de se produire, tels que la réplication de l'ADN et la réparation des lésions, la transcription, ou encore le maintien de la méthylation de l'ADN».
Pour ce qui concerne les plantes à fleurs, «les régions hétérochromatiques se distinguent par un niveau élevé de méthylation de l’ADN et également par la présence du variant H2A.W de l’histone H2A», alors que l'histone de liaison H1 «est aussi associée préférentiellement à l’hétérochromatine», et «en liant les nucleosomes et l’ADN qui les sépare», cette histone «contribue à compacter l’hétérochromatine».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée a analysé «l’influence du variant H2A.W sur la structure de l’hétérochromatine». Ainsi, elle a, «en utilisant la technologie CRISPR/cas9 pour induire la perte totale d’H2A.W chez la plante Arabidopsis thaliana», mis en évidence «que la présence de ce variant d’histone stabilise l’accessibilité et la méthylation ADN de l’hétérochromatine».
Concrètement, il a été observé «que la présence de H2A.W dans les nucléosomes inhibe une accumulation excessive de l’histone de liaison H1 dans l’hétérochromatine, probablement car H2A.W entre en compétition avec H1 pour se lier à l’ADN séparant les nucléosomes», de sorte que «l’absence de H2A.W conduit à une augmentation du niveau de l’histone de liaison H1, induisant une plus forte compaction et une diminution de l’accessibilité de l’héterochromatine».
En fait, «cette baisse d’accessibilité limite l’accès à l’ADN des enzymes assurant le maintien de la méthylation de l'ADN au cours des divisions cellulaires, entrainant ainsi une baisse du niveau de méthylation de l'ADN de l’hétérochromatine». En fin de compte, «la relation antagoniste entre les variants H2A spécifiques de l'hétérochromatine et H1 semble avoir évolué de manière convergente chez les mammifères».
En conséquence, alors que «les protéines associées à l'hétérochromatine sont généralement considérées comme des facteurs limitant l'accessibilité de l'ADN et favorisant sa compaction», cette étude «met en lumière que certaines de ces protéines interviennent plutôt pour préserver un certain niveau d'accessibilité de l'hétérochromatine nécessaire au bon déroulement de différents processus biologiques».
Tags : Botanique, 2021, Nature Communications, Arabidopsis thaliana, histones, H2A.W, hétérochromatine, plantes à fleurs, euchromatine, nucleosomes
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