• Botanique: dans les montagnes de Chine, une fleur, la fritillaire, a évolué pour se préserver des cueilleurs en échangeant «sa tenue jaune citron pour une tenue plus discrète»!____¤202011

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Commercial Harvesting Has Driven the Evolution of Camouflage in an Alpine Plant» ont été publiés dans la revue Current Biology, rapporte que, dans les montagnes de Chine, une fleur, la fritillaire, a métaphoriquement décidé récemment de prendre son destin en main pour se préserver des cueilleurs menaçant sa quiétude, en abandonnant «sa tenue jaune citron pour une tenue plus discrète».

     

    Relevons tout d'abord que la fritillaire est une charmante fleur membre de la famille des lys, «dont les pétales souvent ornés de motifs en damier ont tenté plus d'un randonneur de la cueillir sans plus de cérémonie». Dans ce contexte, l'étude ici présentée révèle que, en Chine, «la variété Fritillaria delavayi avait récemment abandonné sa robe jaune-vert pour adopter des tonalités marron, la rendant impossible à discerner sur fond de pente caillouteuse», une évolution qui la préserve de la menace des cueilleurs».

     

    Concrètement, cette fritillaire, «endémique des monts Hengduan», fleurit «à plus de 3.000 mètres, sur les pentes rocheuses et sableuses» («les adeptes de randonnée alpine auront peut-être déjà rencontré sa sœur, la fritillaire pintade, parée pour sa part de somptueuses teintes de fuchsia»). En fait, en premier lieu, la plante, après un bref été, «abandonne ses feuilles et passe l'hiver à faire croître son bulbe, solidement ancré sous terre» et ce n'est «qu'au bout de cinq ans que son unique fleur, d'un jaune tirant sur le vert, émerge enfin, lui donnant l'air d'un minuscule drapeau coloré, planté dans la pierre».

     

    Soulignons ici qu'alors que «la partie superficielle de la fritillaire est toxique, son bulbe, utilisé en médecine traditionnelle, se vend à prix d'or», ce qui contribue à l'afflux des cueilleurs. En fin de compte, l'évolution en question dans cette étude a produit des fleurs sombres aux teintes marron qui «ont progressivement pris le dessus dans les régions où la cueillette est la plus intense, tandis que dans les régions épargnées, c'est le jaune qui continue de prévaloir».

     

     


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