• Climatologie: l’évolution des stocks de carbone dans la biomasse végétale aérienne indique que les forêts tropicales n’ont pas récupéré après l’épisode El Niño de 2015-2016!____¤2020

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Tropical forests did not recover from the strong 2015–2016 El Niño event» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis de quantifier l’évolution des stocks de carbone dans la biomasse végétale aérienne des tropiques (Amérique, Afrique, Asie) au cours de la période 2010-2017 et de faire apparaître que les forêts tropicales, en particulier celles d’Afrique, n’ont pas récupéré après l’épisode El Niño de 2015-2016.

     

    Notons tout d'abord que «la sécheresse sévère et les températures extrêmes engendrées lors de l’évènement El Niño de 2015-2016 ont conduit à d’importantes émissions de CO2 dans l’atmosphère par la végétation, et donc une baisse des stocks de carbone dans la biomasse végétale». Ensuite, «avec le retour de conditions plus humides et des températures en moyenne plus basses au niveau des tropiques à partir de mi-2016, une production accrue de biomasse était attendue, avec un possible retour aux quantités de carbone de 2014».

     

    Afin de découvrir dans quelle mesure cette prévision pouvait être confirmée, l'étude ici présentée a utilisé un «nouveau jeu de données issu de l’indice de végétation, appelé L-VOD (L-band vegetation optical depth) et obtenu à partir des observations spatiales du satellite SMOS, pour évaluer l’évolution du stock de carbone dans la biomasse aérienne de la végétation tropicale sur la période 2010-2017».

     

    Il est ainsi apparu «que les pertes de carbone en Afrique représentent 56 % des pertes observées à l’échelle des tropiques (1,6 PgC) pendant l’épisode El Niño (2015-2016)». Il a été «également observé que les stocks de carbone dans la biomasse aérienne de la végétation des tropiques ont fortement diminué au cours de la période 2014-2017 (-1,3 PgC)». Pour sa part, «l'Afrique représente environ 70% de la perte nette globale (-0,9 PgC), suivie de l’Amérique (-0,5 PgC)».

     

    Au bout du compte, «fin 2017, malgré un retour à des conditions climatiques normales, les stocks n’étaient pas revenus au niveau de ceux de 2014 à l’échelle des tropiques, avec des disparités locales : ils continuaient à diminuer en Afrique, se rapprochaient lentement du niveau de 2014 en Asie et en Amérique, et avaient retrouvé leur niveau de 2014 dans les zones tropicales arides».

     

    On constate que la dynamique est similaire «que les zones soient ou non déforestées en Asie et en Amérique», mais «la perte de carbone est supérieure dans les zones non déforestées». En Afrique, ces pertes «pourraient s’expliquer par la diminution de la réserve en eau des sols, liée aux effets cumulés de faibles précipitations et d’une évapotranspiration accrue, en particulier dans le nord de l’Afrique tropicale».

     

    En définitive, cette étude montre «que les sécheresses et El Niño (phénomènes qui risquent de s’intensifier) ont des répercussions à long terme sur la vulnérabilité des stocks de carbone dans les régions tropicales». Il en résulte que «leurs successions pourraient avoir des effets cumulatifs dramatiques sur l’assèchement de la zone racinaire et, par répercussion, sur les pertes de carbone dans la biomasse aérienne de la végétation».

     

     


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