• Climatologie: la première reconstruction, à l’échelle du Pacifique, de la variabilité climatique saisonnière et interannuelle ENSO à l’Holocène, a été réalisée!____¤201512

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Links between tropical Pacific seasonal, interannual and orbital variability during the Holocene» ont été publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis, dans le cadre du Paleoclimate modeling intercomparison project (PMIP) et du projet ANR ELPASO (2011-2015), de réaliser la première reconstruction, à l’échelle du bassin Pacifique, de la variabilité climatique saisonnière et interannuelle ENSO (El Niño southern oscillation) à partir d’un ensemble de données marines à haute résolution couvrant différents intervalles de temps de l’Holocène.



    Ces données à haute résolution, qui sont «issues de l’analyse de squelettes de coraux et de coquilles de mollusques prélevés dans tout l’océan Pacifique tropical et couvrant différents intervalles de temps de l’Holocène (derniers 10 000 ans)», découlent des mesures «des variations de la composition isotopique de l’eau dans ces squelettes et coquilles, lesquelles reflètent les variations des conditions environnementales du milieu, comme la température et la salinité».

     

    L'étude ici présentée a ainsi pu reconstruire les variations d’ENSO en tenant compte des «sources d’incertitude provenant de la datation, de la durée de vie relativement courte des coraux et mollusques et de la façon de définir la variabilité interannuelle» et confirmer les conclusions «d’études récentes réalisées avec des données de même type mais plus éparses dans le temps ou dans l’espace».

     

    En effet, il en ressort, d'une part, que la variabilité ENSO durant l’Holocène a été en moyenne plus faible qu’actuellement, «la période actuelle n’ayant pas d’équivalent au cours de l’Holocène sauf pour certains sites au début de l’Holocène» et, d'autre part, que «la période ayant connu l’activité d’ENSO la plus réduite se situait entre -5000 et -3000 ans ce qui ne correspond pas à ce qui est attendu d’une réponse d’ENSO au changement de forçage solaire durant cette période et laisse de ce fait supposer l’existence d’autres causes à cette variabilité».

     

    En comparant ces résultats «à ceux des simulations du climat de l’Holocène moyen réalisées par différents groupes de modélisation et mises à disposition dans le cadre du projet PMIP, il apparaît que ces données indiquent, pour l’intervalle de temps de ces simulations (entre -5500 et -7500 ans), «une diminution de l’amplitude d’ENSO de 66 % au centre du bassin, de 50 % à l’ouest et de 33 % à l’est».

     

    Cependant, «si la plupart des simulations produisent une diminution de l’amplitude d’ENSO dans le centre du bassin Pacifique, celle-ci est très inférieure à celles qu’indiquent les données», car les simulations ne présentent «qu’une probabilité de 3 à 15 % de produire au centre du Pacifique une réduction d’ENSO équivalente à celle indiquées par les données».

     

    De plus, il s’avère «que la plupart des simulations ne rendent pas compte de façon correcte de l’accentuation des saisons indiquée par les données sur cette période, en suggérant notamment une relation inverse entre l’amplitude saisonnière et l’amplitude d’ENSO qui n’est pas présente dans les données».



    Il en résulte que cette étude démontre «que les modèles ne représentent encore pas de façon correcte les relations entre les perturbations liées au forçage solaire, les modifications de l’état moyen du Pacifique et l’amplitude des saisons, en raison du manque de connaissance concernant la physique sous-jacente au phénomène ENSO».

     

     

     


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