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Climatologie: un bilan complet des sources et puits de méthane montre qu'aucun des scénarios du 5e rapport du GIEC ne reproduit l'évolution récente des concentrations de méthane!____¤201701
Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Earth System Science Data sous le titre «The Global Methane Budget 2000-2012» et dans la revue Environmental Research Letters sous le titre «The growing role of methane in anthropogenic climate change», a permis d'établir un bilan complet des sources et puits de méthane. Il apparaît ainsi que les émissions anthropiques de méthane représentent actuellement environ 60% des émissions planétaires et «qu'aucun des scénarios du 5e rapport du GIEC ne reproduit l'évolution récente observée des concentrations de méthane».
Rappelons tout d'abord que «le méthane est le troisième gaz à effet de serre de l’atmosphère après la vapeur d’eau et le dioxyde de carbone (CO2)». Il a été détecté par les réseaux de mesures internationaux «après une période de stabilisation au début des années 2000, une nouvelle augmentation des concentrations de méthane» depuis 2007, «avec une forte accélération depuis 2014».
L'étude ici présentée détaille ses conclusions concernant les différentes sources de méthane. Elle indique ainsi que «les différentes sources naturelles de méthane (zones inondées, lacs, réservoirs, termites, sources géologiques, hydrates, etc.) sont probablement surestimées».
Pour ce qui concerne les émissions anthropiques, «hors émissions de combustibles fossiles», il est établi que «les activités humaines contribuent pour environ 60 % des émissions totales de méthane dans l’atmosphère, avec une dominance (36 %) des activités liées à l’agriculture (ruminants et culture du riz) et aux traitements des déchets (solides et liquides)».
Pour ce qui est des émissions fossiles, «le dégazage de méthane (formé il y a plus de 50000 ans) pourrait représenter jusqu‘à 30 % des émissions totales (bien que ce résultat soit encore discuté) avec la répartition suivante: 21 % dus à l’exploitation du charbon, du pétrole et du gaz et 9 % d’origine naturelle (dégazage géologique)».
L'étude souligne que «les causes expliquant les variations des concentrations de méthane et cette brusque augmentation depuis 2007 restent très mal comprises», bien qu'il semble «que cette hausse résulte d’une augmentation des émissions de méthane liées à l’agriculture». Néanmoins, «une augmentation des émissions associées à l’exploitation des énergies fossiles ne peut pas être exclue pour le moment».
Ce bilan, qui «expose l’ensemble des connaissances actuelles sur chacune des sources du méthane, de la plus grande (les zones humides) à la plus petite (comme les hydrates), est essentiel, car «si on veut rester sous la barre des 2°C, il ne faut pas se contenter de limiter les émissions de dioxyde de carbone, il faut aussi réduire celles de méthane».
Du fait que «l’évolution actuelle des concentrations de méthane atmosphérique n’est reproduite dans aucun scénario climatique imaginé pour le dernier rapport du GIEC» («trois sont trop optimistes et le dernier est un peu trop pessimiste»), il apparaît indispensable de revoir, «pour le prochain exercice du GIEC», les scénarios étudiés en prenant prendre en compte les émissions de méthane.
Tags : Climatologie, geophysique, 2017, Earth System Science Data, Environmental Research Letters, méthane, CO2, effet de serre, GIEC, agriculture, climat, déchets
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