• Climatologie: une rétroaction, baptisée SWAT, apparaît contrôler pour un large part, à des échelles de temps décennales, les précipitations au Sahel!____¤201501

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Water Vapor–Forced Greenhouse Warming over the Sahara Desert and the Recent Recovery from the Sahelian Drought» ont été publiés dans la revue Journal of Climate, a permis de mettre en évidence une importante rétroaction positive entre la température et la quantité de vapeur d'eau dans la basse troposphère au-dessus du Sahara aux échelles de temps décennales.



    La région du Sahel en Afrique de l'Ouest, qui «connaît des variations décennales de ses périodes de sécheresse et de fortes précipitations estivales», a notamment connu, à partir des années 1970, «une grave sécheresse qui a persisté dans les années 1980».

     

    Alors qu'il est généralement admis «que ces variations lentes sont une réponse à des changements de température de surface de l'océan Atlantique tropical et de l'océan Indien», la relation entre la température de surface de l’océan et les précipitations au Sahel qui «semble être robuste sur la majeure partie du XXe siècle», ne permet pas «d’expliquer complètement le récent retour des précipitations au Sahel à leur niveau d’avant 1980» puisque la plupart des modèles climatiques, «lorsqu’ils sont forcés par la seule température de surface de l’océan», ne sont pas en mesure de reproduire «la hausse des précipitations au Sahel au cours des 30 dernières années».

     

    Pour tenter de comprendre l’origine de cette reprise des précipitations au Sahel, l'étude ici présentée a «analysé des données météorologiques (température, pression, humidité, vent et pluie) issues d’observations acquises par l’Office national algérien de la météorologie dans le sud algérien (Tamanrasset et In Salah, notamment), à partir de stations synoptiques et de sondages atmosphériques sous ballon, ainsi que de champs météorologiques provenant d’un modèle global de prévision du temps (ré-analyses MERRA de la NASA)».

     

    Ces travaux ont ainsi fait apparaître «une tendance à la hausse, entre 1980 et 2010, de la température de la basse troposphère dans la région de la dépression thermique saharienne».

     

    Il a pu alors être démontré, grâce à «l'analyse des bilans de chaleur et d'humidité issus du modèle de prévision» que cette augmentation de la température «avait été produite par un effet de serre dû à une augmentation de la quantité de vapeur d'eau».

     

    De plus, il a été mis en lumière «que cette augmentation de la température conduisait, aux échelles décennales, à une augmentation de la convergence de la vapeur d’eau dans la basse troposphère au-dessus du Sahara», ce qui suggère «qu’il existe une rétroaction positive entre la quantité de vapeur d’eau et la température au-dessus du Sahara qu’ils ont dénommée SWAT (Saharan water vapour temperature)».

     

    Comme il a été également montré qu’au cours de ces mêmes années, «la reprise progressive des précipitations au Sahel coïncidait avec le réchauffement de l’atmosphère dans la région de la dépression thermique saharienne», la rétroaction SWAT apparaît être, à des échelles de temps décennales, «un mécanisme important, même s’il n’est pas exclusif, de contrôle de l’intensité de la dépression thermique saharienne et donc des précipitations au Sahel».

     

     


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