Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, a permis, pour la première fois de tracer les frontières du superamas de galaxies dans lequel nous vivons, à partir d'une définition dynamique de ce superamas, évoquant la notion de 'bassin versant' en hydrologie.

Baptisé Laniakea, un nom qui «signifie 'horizons célestes immenses', en hommage à Hawaï, pays de navigateurs aux étoiles qui abrite quelques-uns des plus grands télescopes du monde, utilisés pour cette découverte», notre superamas apparaît occuper «un volume cosmique dans lequel circulent des 'courants de galaxies', comme des cours d’eau dans des ravines».

Ce 'continent extragalactique', qui «contient une masse d'environ 100 millions de milliards de fois la masse du Soleil» dans «un diamètre de 500 millions d'années-lumière», comporte «environ 100 000 grosses galaxies comme la nôtre et 1 millions de plus petites».

Ce travail «met un point final aux questionnements sur le 'Grand Attracteur', qui duraient depuis 30 ans», car cette région «qui semblait attirer toutes les galaxies voisines, sans paraître pourtant plus dense», apparaît en fait maintenant «comme un large vallon où se déverse la matière, un peu comme le point le plus bas d’une large baignoire plate».

La nouvelle méthode de calcul, élaborée «pour définir les structures à grande échelle à l’aide des courants de galaxies», s'apparente «à la recherche de bassins versants alluviaux» à partir du «plus grand catalogue de vitesses de galaxies jamais publié (8 000 galaxies)», «préparé depuis des années pour construire une carte vaste et détaillée de la distribution de matière (noire et lumineuse) dans l'univers».

Cette méthode met en lumière comment se connecte «la surface joignant toutes ces lignes de partage des flots de galaxies qui nous entourent», car «dans ce volume d’Univers, tous les mouvements des galaxies sont dirigés vers l’intérieur (par analogie, cette surface délimite notre bassin alluvial)».

De la sorte, Laniakea, notre superamas «défini comme étant le volume englobé, se séparant nettement des autres continents voisins» apparaît «cent fois plus volumineux que ce que l’on pensait depuis 50 ans».