Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue PNAS, indique, grâce à l'analyse de fossiles d’insectes coprophages et de xylophages, que les écosystèmes tempérés de la dernière période interglaciaire, il y a entre 132.000 et 110.000 ans, étaient composés non seulement de forêts denses, comme c'est généralement admis, mais aussi de vastes prairies.

Tout d'abord, «la comparaison du nombre de fossiles d’insectes xylophages associés à la dernière période interglaciaire et ceux retrouvés durant l’Holocène (qui s’étend sur les 10.000 dernières années et est marquée par l’essor de l’humanité et de l’agriculture)» fait apparaître que «les xylophages étaient beaucoup moins nombreux il y a 110.000 ans que durant le début de l’Holocène», ce qui prouve «qu’il y avait moins de forêts et plus de prairies durant la période interglaciaire».

D'autre part, la distribution des fossiles d’insectes coprophages, comme des bousiers, qui se nourrissaient d’excréments de ruminants et d’herbivores, indique «que la proportion et le nombre de grands animaux sauvages ont diminué après l'apparition de l'homme moderne».

Ainsi, «à la suite de cette apparition, la campagne s’est d’abord développée en forêts denses qui ont ensuite été effacées lorsque l'homme a commencé à utiliser la terre pour l'agriculture».

Se basant sur ces travaux, l'étude suggère, en conclusion, dans le domaine de l'ingénierie écologique, qu'il serait pertinent «de faire de la place pour les grands herbivores dans le paysage européen» pour créer «des écosystèmes avec un haut niveau de biodiversité».