Une étude, dont les résultats intitulés «Assembly of embryonic and extra-embryonic stem cells to mimic embryogenesis in vitro» ont été publiés dans la revue Science, a permis d'obtenir une structure ressemblant à un embryon à partir de deux types de cellules souches se développant sur une matrice en 3D.

Rappelons tout d'abord qu'après la fécondation, «la cellule-œuf se divise en cellules souches embryonnaires». En vue de découvrir si de telles cellules peuvent, in vitro, «reconstituer un embryon» de précédents travaux avaient tenté l'expérience en utilisant uniquement des cellules souches embryonnaires. Comme ce fut sans grand succès, il fallait en conclure que «l'embryon a besoin d'autres types de cellules pour coordonner son développement».

Afin de franchir cet obstacle, l'étude ici présentée a créé un embryon artificiel en utilisant, «en présence d'une matrice extracellulaire», deux types de cellules de souris: «des cellules souches embryonnaires et des cellules souches extra-embryonnaires du trophoblaste, à l'origine du placenta».

Il est alors apparu que, de cette manière, la structure s'assemble et que «son développement ressemble à un embryon naturel, avec les cellules souches embryonnaires à une extrémité et les cellules souches trophoblastiques à l'autre». Il a été ainsi observé «que les cellules communiquaient entre elles, ce qui leur permettait de se positionner correctement»: autrement dit, ces cellules embryonnaires et extra-embryonnaires, qui ont commencé à se parler, s'organisent «en une structure qui ressemble et se comporte comme un embryon». 

Cependant, «cet embryon artificiel ne devrait pas pouvoir se développer en un fœtus normal, car il aurait probablement besoin d'un troisième type de cellules souches pour former le sac vitellin, nécessaire à la nutrition». En tout cas, cette étude va permettre de mieux comprendre «les premiers stades du développement embryonnaire» et ses anomalies.