Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Animal Cognition, suggère que la sociabilité, associée à la bipédie, expliquerait le goût de la musique et de la danse chez l’Homme et l’absence de comportements rythmiques chez nos cousins simiens.

Nos ancêtres devaient frapper en rythme et chanter d’une seule voix bien avant 42.500 ans, date qui correspond aux traces les plus anciennes d'instruments musicaux. Alors que «l’origine exacte reste difficile à déterminer, il semble que l’intérêt pour la musique ne remonte pas à notre dernier ancêtre commun avec les chimpanzés et bonobos, puisque nos cousins grands singes n’ont jamais démontré d’aptitudes particulières pour la discipline». Cette différence proviendrait de la pratique, ou non, de mouvements collectifs : «nos ancêtres nomades et bipèdes passaient de longues heures à marcher ensemble, à la recherche de nourriture ou d’un abri».

Il apparaît que «les individus qui se déplacent à la même vitesse ont tendance, inconsciemment, à synchroniser leurs pas» ce qui conduit à «la capacité à discriminer les sons produits par chaque foulée, tandis que les bruits de l’environnement extérieur peuvent être plus distinctement perçus durant le moment de silence qui accompagne chaque mouvement». Le fait qu'un groupe d’humains, «sans s’en rendre compte, marche au pas», donne le sens du rythme. Ceci a dû être un avantage évolutif, qui s'est accompagné d’un renforcement cérébral, accompagné d'une «sécrétion de dopamine, souvent considérée comme l’hormone de la récompense».

Ainsi, lorsque «le soir, au coin du feu, les Hommes se retrouvent et tapent des mains et des pieds en communion, pour se soulager de leurs craintes», leur cerveau largue cette dopamine qui soulage, en abaissant la tension alentour, alors que, pour leur part, les singes, qui «vivent plus facilement dans les arbres, ou dans d’autres environnements qui ne sont pas forcément dégagés et uniformes» n'ont pas développé ce sens du rythme, à la base de toute musique.