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Géologie: la vitesse de décroissance du champ magnétique, qui a précédé il y a 41 mille ans une excursion de ce champ, apparaît très voisine de celle du champ actuel!____¤201402
Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Earth and Planetary Science Letters, révèle que la vitesse de décroissance du champ magnétique terrestre, qui a précédé une excursion de ce champ il y a 41 mille ans, est très voisine de celle du champ actuel depuis 1840.
Cette vitesse de décroissance, qui constitue l'un des paramètres décrivant les instabilités du champ magnétique terrestre, pourraient être le signe de l’imminence d'une excursion du champ magnétique ou d’un renversement géomagnétique.
Les excursions sont des instabilités rapides du champ magnétique terrestre, reconnues en différents points du globe, qui débutent par «une diminution très significative de l’intensité accompagnée par un changement de direction depuis un état de polarité stable jusqu’à la direction opposée» et sont suivies par un «retour très rapide à l’état initial».
Comme actuellement l’intensité du champ magnétique terrestre diminue en moyenne de 5% par siècle, pour évaluer ses conséquences, de nouvelles coulées de lave, prélevées dans la chaîne des Puys, et «mises en place pendant la période 65 à 15 000 ans associée à deux excursions géomagnétiques connues (excursions de Laschamp et de Mono Lake)», ont été analysées.
Ces données, comparées «à celles obtenues à la fois sur des sédiments marins, et dans les glaces polaires», montrent avec une cohérence remarquable «l’amplitude et la durée des changements» et font apparaître «que l’intensité du dipôle se rétablit et reste à des valeurs presque normales pendant la période d’environ 7000 ans qui sépare les deux excursions».
Ce constat, il faut le noter, «est en désaccord avec des travaux antérieurs relatant un minimum marqué d’intensité pendant 6000 ans entre les deux excursions qui aurait pu être à l’origine d’une diminution de l’ozone atmosphérique et d'une augmentation significative dans la concentration en UVB ayant conduit à l’extinction de l’homme de Neandertal».
Plus précisément, les datations des coulées de la chaîne des Puys ont permis d'améliorer la précision de l’âge de l’excursion de Laschamp qui est maintenant fixé à 41.3 ± 0.6 ka (2σ). De plus, des «coulées transitionnelles datant de l’excursion du Mono Lake (34.2±1.2 ka) ont été identifiées pour la première fois dans cette région, augmentant ainsi la distribution spatiale de l’expression de cette excursion».
Ainsi, «les deux minima d’intensité (environ 10% du champ actuel) observés au moment de ces deux excursions» constituent «des points de repère distincts et très précis pour la chronostratigraphie de cette période».
Dans ce cadre, «la durée de l’excursion de Laschamp est estimée à environ 1500 ans, sur la base du profil d’intensité, et d’environ 640 ans quand le renversement directionnel est considéré», tandis que «la durée de l’excursion du Mono Lake est de 600-700 soit environ deux fois plus courte que le Laschamp».
Ainsi, «ces durées sont comparables aux 1500 ans qu’il faudrait au dipôle actuel pour s’annuler s’il continuait à décroître à la même vitesse que depuis 1840».
En outre, du fait de la précision obtenue, «pour la première fois la vitesse de décroissance de l’intensité géomagnétique au moment de l’établissement de l’excursion de Laschamp» peut être estimée: sa valeur de 18 nT/an (entre 44 et 41 ka), «est nettement plus élevée que celle (5-8 nT/an) observée lors d’une baisse comparable d’intensité du champ mais qui n'a pas été associée à un changement directionnel il y a environ 65 ka».
Tags : Géologie, 2014, 1840, Terre, lave, sédiments, champ magnétique, décroissance, dipôle, polarité, Laschamp, Mono Lake, ozone, excursions, Mono
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