• Géophysique: au Moyen-âge, le Stromboli aurait provoqué en s'effondrant des tsunamis en Méditerranée!____¤201902

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Geoarchaeological Evidence of Middle-Age Tsunamis at Stromboli and Consequences for the Tsunami Hazard in the Southern Tyrrhenian Sea» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, laisse penser que le Stromboli en s'effondrant à provoqué des tsunamis en Méditerranée au Moyen-Âge.

     

    Relevons tout d'abord que «depuis le début du XXe siècle, une centaine de tsunamis ont été observés en Méditerranée et dans les mers qui lui sont reliées, telle la Mer noire», ce qui «représente 10 % du total des tsunamis sur Terre pendant cette période». Cependant, ces tsunamis qui «sont produits généralement à l'occasion de séismes», n'ont pas causé «des dégâts aussi importants que ceux constatés en Asie».

     

    Néanmoins, «des tsunamis peuvent aussi se produire à l'occasion d'effondrements d'édifices volcaniques actifs»: ainsi, trois effondrements au moins, depuis l’Antiquité en Méditerranée occidentale, illustrent ce cas: ils impliquent «le Vésuve, mais surtout l'Etna et le Stromboli». Or, «l'effondrement d'une partie de l'Anak Krakatau» prouve que ces effondrements générant des tsunamis sont bel et bien dangereux».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée conduit «à réévaluer à la hausse le risque de tsunami au moins sur les bords de la mer Tyrrhénienne». Elle s'appuie sur des coupes géologiques effectuées «dans des couches à entre 170 et 250 m du rivage de Stromboli». En fait, «trois tranchées profondes de plus d'un mètre» ont permis de découvrir «trois strates manifestement constituées de dépôts de sable noirsable qui ne se trouve normalement que sur les plages de l'île»: «ce sable et les roches en forme de galets qu'il contenait ne pouvaient avoir été apportés que par trois tsunamis».

     

    Grace à «des fragments de charbon de bois», des datations au carbone 14 ont fait apparaître «que ces trois tsunamis se sont produits entre le XIVe et XVIe siècle». Historiquement, il y a le «témoignage de l'érudit, poète et humaniste florentin, Pétrarque (Francesco Petrarca, en italien) qui était alors en mission au titre d'ambassadeur envoyé à Naples par le pape Clément VI»: plus précisément, «dans une lettre, il raconte qu'il a assisté à ce qui semble être bel et bien un tsunami à la fin de l'année 1343, causant des destructions dans les ports de Naples et d'Amalfi».

     

    Par ailleurs, «on sait aussi que l'île Stromboli a été abandonnée du milieu du XIVe siècle à la fin du XVIe siècle, alors que dans la première moitié des années 1300, cette île était habitée et jouait le rôle important de plaque tournante du trafic naval de croisés en provenance des côtes italiennes, espagnoles et grecques».

     

    S'il «n'existe aucune trace écrite de séismes à cette époque en Sicile ou en Italie», il existe, par contre, «des traces d'une éruption volcanique importante vers 1350». De ce fait, les volcanologues supposent «qu'il s'est produit un événement analogue à celui de l'Anak Krakatau et qu'une partie du volcan Stromboli s'est effondré, générant le tsunami observé». Ils pensent également «qu'un événement similaire s'est aussi produit en 1456».

     

    Au bout du compte, cette découverte «confirme ce qui était pressenti, à savoir le danger des tsunamis générés par le Stromboli dans la mer Tyrrhénienne méridionale».

     

     


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